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Mon fils, tu ne seras pas seul
Crédit: Unsplash/Pixabay

Mon fils aura bientôt 1 an et nous sommes en plein dans les préparatifs de l’événement. Cet événement que nous voulons spécial et important, mais qui restera gravé plus par des cernes sous les yeux des parents que dans la mémoire du fêté. Pour ma fête d’un an, mes parents avaient décidé de me faire en cadeau une petite sœur. Carrément au sens propre. Genre que ma sœur et moi sommes nées les deux du 22 à un an et une grossesse pile de différence!

J’ai longtemps fais des blagues disant que, pourtant, ma sœur n’est pas un cadeau. Je pense même déjà l’avoir pensé pour vrai (t’sais l’adolescence)! Aujourd’hui, je me rends compte que je n’aurais jamais un cadeau plus précieux. Ayant maintenant un descendant moi-même, je souhaite lui offrir ce cadeau aussi. Pas tout de suite! Mais un jour…

Je veux qu’il puisse sentir le devoir de protéger son complice de mauvais coups et complots. Étant le grand frère, il sera probablement l’architecte des plans ayant pour but de faire péter une coche tester les limites des parents. N°2 sera, quant à lui, celui qui exécute en espérant ne pas se faire exécuter lui-même. Je m’excuse un peu pour ça, mais, t’sais, c’était ta job de petite sœur ou petit frère!
J’aimerais que, même s’ils se sont chicanés quelques heures auparavant, ils aillent se coucher sans dormir parce que leur complicité les garde éveillés, à rire tout bas. Elle en a pris des claques, notre complicité, ma sœur! Mais c’est grâce à elles si ça prend plus que des taloches pour nous éloigner aujourd’hui.

Je veux que mon fils s’enrage parce que l’autre est tellement différent. Qu’il se sente tellement incompris qu’il n’ait pas le choix d’essayer de comprendre l’autre. Se rendre compte que deux personnes aussi différentes méritent autant, ça prend du temps. Beaucoup de temps. Mais, une fois que c’est assimilé, on se surprend même à trouver que l’autre mérite tellement plus. Qu’elle ou il est tellement fort(e) et admirable que tout ce qu’on peut faire, c’est essayer de lui ressembler un tant soit peu.

Je ne souhaite pas à mon fils d’attendre un événement triste et difficile pour réaliser la chance qu’il a d’avoir un frère ou une sœur. Ma sœur à moi est passée par là. Je me suis longtemps sentie mal de cette situation. Pourquoi ce n’était pas moi qui avais cette condition? C’est pourtant simple : je ne serais jamais passée au travers comme elle l’a fait. Avec force, humour, détermination et courage.

Je suis consciente qu’il y aura des désaccords, des chicanes, des batailles, des accusations, des insultes… De la culpabilité pendant plusieurs années de lui avoir fait subir toutes sortes de choses. Un jour, il s’excusera pour tout. Simplement. Parce que ce qui est fait est fait. Mais ce qui est à bâtir sera grandiose et inébranlable. Comme l’amour et l’admiration que je porterai pour mes enfants et que je porte pour ma petite sœur.  
 

Crédit : Brigitte Brunet
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