Ma petite famille et moi arrivons tout juste de la fin de semaine de ressourcement des familles de l’association Emmanuel. C’était notre deuxième présence parmi eux. Et je dois dire que, tout comme la première fois, notre impression demeure la même. Ce camp est, pour nous, la matérialisation de la théorie d’univers parallèles.
Je fais un intermède afin que vous puissiez comprendre la réalité des familles présentes lors de cette fin de semaine. L’association Emmanuel est un organisme qui œuvre à travers tout le Québec pour, entre autres, outiller et supporter les familles biologiques ou adoptives d’enfants différents. Vous pouvez lire mon premier texte à leur sujet ici.
Une fois par an, des familles se rassemblent pour une fin de semaine à entendre conférences, témoignages et discuter ensemble pendant que leurs enfants, accompagnés de personnels formés, font diverses activités. Et le soir venu, toutes ces familles se rejoignent dans des activités communes. Des familles hétéroclites composées d’entités si différentes des unes des autres, mais si semblables au fond.
Crédit : jitpawee_s/Pixabay
L’espace d’un week-end, le temps s’arrête avec l’impression d’entrer dans une réalité parallèle. Pour un moment, la normalité prend un nouveau visage : celle de la différence.
Autour du feu, chacun bat le rythme, chante, danse ou écoute simplement selon ses capacités. On dirait presque que le corps, la matière et ses limites n’ont plus la même portée. Personne n’est considéré pour ses performances ou son apparence, mais plutôt pour sa capacité à aimer et à se faire aimer. Ce mélange d’êtres harmonieux est aussi beau qu’inusité.
Ce camp est pour les familles :
Un lieu où, au milieu des tempêtes de la vie, des multitudes de rendez-vous, des opérations, des hospitalisations, des naissances, des décès, des arrivées, des départs, tous se rassemblent pour partager et pour se comprendre.
Un lieu où chacun est lui-même, faible et fort à la fois. Où chaque individu, chaque famille, porte son lot de chagrins et de joies et où tous sont libres de partager les deux, sans honte. Où larmes et rires se côtoient avec aisance.
Un lieu pour se ressourcer, faire le vide et faire le plein tout à la fois. Un lieu où les enfants de chacun deviennent les enfants de tous. Un lieu où l’utopie est partagée, tangible pour un instant.
Une oasis dans le désert, un asile en temps de guerre.
Un lieu qui permet à tous de reprendre leur souffle. Afin de pouvoir continuer un peu plus dans ce vrai monde où la réalité est crue. Où il faudra de nouveau rencontrer l’intransigeance des verdicts et des regards. Où il faudra s’adapter plus, lutter encore et espérer toujours.
Pour pouvoir y goûter un peu, vous aussi, écoutez cette vidéo filmée pendant l’édition 2014 du camp.
En terminant, j’aimerais rappeler que les activités de l’association, y compris le camp, sont possibles grâce au soutien de particuliers, de commanditaires et de fondations. Si jamais le cœur vous en dit vous pourriez faire une différence ici.
Avez-vous déjà eu l’impression d’être dans un univers parallèle?