L’humain a tendance à vouloir aller au-devant d’autrui pour lui offrir aide, soutien, écoute et conseils. Cela part d’une très bonne intention. Mais, parfois, prodiguez des conseils à droite pis à gauche, quand la personne ne l’avait pas demandé, n’est pas toujours la solution.
Un jour, alors que j’étais hospitalisée depuis trois jours sans ma fille âgée de trois mois, un préposé m’a dit : « laisse-moi te parler franchement. Tu as l’air d’une fille intelligente, je vais te donner un conseil parce que je sais que tu peux le prendre : arrête de pleurer, ça va te mener nulle part! Moi aussi je suis père et je comprends que tu sois triste de ne pas voir ta fille, mais pleurer ne sert à rien […] »
Wait, What?
Qui es-tu pour me suggérer quoi faire? Pour me donner de tels conseils? Que sais-tu de mes 28 années de vie alors que ça fait trois jours seulement que je suis ici? Rappelle-moi comment tu as eu à gérer un cocktail d’hormones en post-partum, tout en étant invalide durant 3 mois et hospitalisée ensuite? Ah oui, c’est parce que ça, c’est ma vie. Celle que tu ne connais pas.
Ahh, la parentalité! Ce monde si vaste et complexe où chaque parent aime y mettre son grain de sel. Rappelons-nous que parfois, les gens ont seulement besoin d’une écoute attentive, de réconfort, d’empathie et que d’autres fois, ils demandent conseil. Et c’est à ce moment seulement qu’il est intéressant d’intervenir (surtout si vous ne connaissez pas personnellement la personne #OnJaseLà).
Rappelons-nous que chaque personne vit une situation selon son bagage, son vécu, ses craintes, ses doutes, sa personnalité, son éducation, etc. Et que nos conseils proviennent toujours de notre point de vue, notre bagage et notre expérience. La décision finale ne nous revient donc pas. Ne soyons pas fâché ni insulté si une personne pense différemment et ne prend pas la même direction que nous. L’important est de lui avoir offert une oreille attentive et une piste de solution.
Il y a autant d’expériences et histoires que de gens sur cette terre et c’est ce qui fait son charme, n’allons pas tout gâcher en lançant des propos sans connaître la personne et son histoire. Parfois, il est juste préférable de ne rien dire. Si l’on a vraiment envie de dire quelque chose, allons-y dans le positif avec des encouragements.
Malgré ses bonnes intentions, les propos de ce préposé m’ont vraiment blessée. J’aurais préféré, de loin, avoir une tape dans le dos que ce flot de mots. Je considère que je suis en droit de vivre librement mes émotions comme je l’entends. Moi, pleurer ça me permet d’évacuer le trop-plein, ça me fait du bien, so who cares?
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Comme l’a si bien dit ma collègue TPL Moms : tu ne sais rien. Alors pouvons-nous faire en sorte que les conseils prodigués soient constructifs et surtout sans jugement?