Parce que je commence à voir poindre le jour où elles quitteront le nid familial. Oh, bien sûr, ce n’est pas pour demain. Mais de sentir qu’elles ont de moins en moins besoin de moi me prépare à cette réalité. Mes filles qui se débrouillent seules un peu plus chaque jour, c’est le cours normal des choses, c’est ce pour quoi un parent élève un enfant, c’est beau! Et ça me permet de renouer avec certains aspects un peu oubliés de ma vie d’avant, du genre écouter des films autres que ceux de Disney un vendredi soir, ou mettre des épices qui piquent dans ma sauce à spag.
Sans blague, de voir mes filles grandir comporte plein d’avantages pour la femme que je suis, même si parfois, j’aimerais bien qu’elles redeviennent toutes petites pour que je puisse les bercer pendant des heures. La parentalité amène son lot de contradictions, n’est-ce pas? En voici cinq en tant que mère de grands enfants :
- Mes filles se couchent de plus en plus tard, donc mon chum et moi n’avons presque plus de moments de couple en soirée. Ça m’étouffe un peu, mettons. Pourtant, quand elles vont enfin au lit, je vais voir ma plus jeune dans sa chambre, je colle ma tête contre la sienne sur l’oreiller, je la questionne sur sa journée, j’étire le temps quoi! Jusqu’à ce que j’entende « Maman, prends-le pas mal, mais j’aimerais ça que tu me laisses, tu m’empêches de dormir. » et ça, ça me donne envie de pleurer!!
- Ma grande fait ses lunchs; youppi-victoire-délivrance!! Certains matins, quand je constate qu’elle a la broue dans l’toupet, je lui offre (impose) mon aide et elle se fâche : « J’suis capable toute seule maman! ». Je retourne à mon café, penaude.
- Mes filles se retrouvent de temps en temps entre sœurs, dans la chambre de l’une ou de l’autre. Elles ne se chicanent pas, elles ne préparent pas de mauvais coup, elles font juste partager un moment ensemble, chacune plongée dans un livre ou en train de Snap chater en riant. Je me pointe dans le cadre de la porte et je sens que je n’ai rien à faire là. Ça me réjouit de les voir complices, mais ça m’attriste un peu de constater que je ne peux plus m’immiscer dans leur univers sans les déranger.
- Je n’aurai plus besoin d’aller chercher ma cadette à l’arrêt d’autobus cette année, yé! Snifff!
- Mes filles ont développé de belles amitiés, elles se confient à leurs amies plus qu’à moi sur certains sujets, bien évidemment. Ce qui veut dire que je ne sais plus tout de leur petit monde. Un pas de plus vers leur liberté et par conséquent, la mienne. C’est merveilleux me dis-je, en cherchant la boîte de kleenex.
Allez mes belles filles, volez de vos propres ailes, mais pas trop vite ok? Pour que je puisse continuer à vous suivre, toujours, mais d’un peu plus loin.