Aller au contenu
Je ne dormirai plus jamais sur mes deux oreilles
Crédit: PublicDomainPictures/Pixabay

Hier soir, fiston faisait de la fièvre. Sans raison apparente, il faisait de la fièvre comme un p’tit garçon de 22 mois en fait souvent, pour un rhume ou pour une dent. J’ai eu du mal à trouver le sommeil parce que je m’inquiétais, je ne pouvais pas faire autrement. Je m’inquiète pas mal souvent depuis que je suis maman. 

C’est en me tournant de côté pour la millième fois que j’ai pris conscience d’une chose : le vrai sommeil, là, celui où l’on s’abandonne sans gêne dans les bras de Morphée, c’est fini. Elle est complètement révolue, cette époque où mon chum n’avait même pas le temps de me souhaiter bonne nuit que j’avais déjà bien entamé ma phase de sommeil profond.

Je ne peux plus dormir parce que je suis trop inquiète. Voilà, c’est dit. Mes yeux ne peuvent plus vraiment se laisser aller comme avant parce que ma tête est toujours occupée.

Je savais en devenant maman que mon sommeil serait affecté, ça doit être la chose que les gens nous disent le plus après nous avoir félicités. « Profites-en pour dormir dans les prochaines semaines parce qu’après ça, c’est terminé ». HAHA. C’est vrai.

Mais attention, mon sommeil ne souffre pas parce que mon enfant ne dort pas. Pas du tout! Mon enfant dort très bien. Mon sommeil est déficient à cause de moi, juste moi. Je n’arrive pas à lâcher prise. Je crains encore la mort subite du nourrisson, et fiston a quasiment deux ans. J’ai peur de ben des affaires et, si je me mets à penser trop, je suis foutue.

Y’en a qui dorment mieux que d’autres…
Crédit : Geneviève Tremblay

Les premières semaines, je n’ai pas pu dormir comme tous les nouveaux parents, parce que bébé buvait à n’importe quelle heure, jour ou nuit. À 3 mois, quand fiston a commencé à faire ses nuits, je n’ai pas plus dormi. Je me réveillais un peu paniquée en pleine nuit, priant pour qu’il respire encore.

Et puis sont apparus les premiers virus, une otite, des dents qui percent et quelques cauchemars qui ont perturbé mon sommeil.

Je préfère ne pas imaginer ce qui viendra, je sais que je ne suis pas au bout de mes peines. Puisqu’il y aura ces fois où il n’écoutera pas son prof à l’école, où il ratera son examen de math. Toutes ces fois où il m’empruntera mon auto et celle où il sortira dans les bars avant même d’être majeur.

Et puis, il y aura aussi son cœur brisé par une fille, ces moments où il se posera des questions sur ses choix d’avenir et ce mois où il aura peut-être de la difficulté à joindre les bouts.

Je ne serai jamais loin, toujours prête à me réveiller en pleine nuit. Je ne dormirai plus jamais sur mes deux oreilles parce que je n’en ai plus besoin, j’ai le cœur plein.
 
 

Plus de contenu