Depuis l’enfance, j’ai souvent eu peur d’être rejetée. Je gère mal la solitude qui accompagne le sentiment de rejet. C’est comme des rafales de vent qui se lèvent et qui me virent à l’envers subitement. Et ça reste là. Chaque fois, je me demande pourquoi je me sens si seule. Pourquoi ai-je l’impression de ne pas être assez pour mes amies?
Je n’ai pas une meilleure amie. J’ai déménagé au milieu de mon adolescence et j’ai dû laisser mes amies d’enfance. Le privilège de connaître ce lien d’amitié qui est plus solide que tout, je ne l’ai pas eu. Certes, je me suis fait de nouvelles amies, mais ce n’est pas comparable à une amitié d’enfance. C’est parfois difficile de constater les liens indestructibles qu’il y a entre certaines de mes amies qui se connaissent depuis le primaire. Peu importe où la vie les mène et les embûches qui se placent sur leur route, leur amitié est plus forte que tout et elles n’en doutent pas une seconde.
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Je me demande trop fréquemment à quel point je compte pour mes amies. Si je n’étais plus dans leur vie, vivraient-elles bien sans moi? J’ai une main de très bonnes amies, je suis chanceuse. Pourtant, je finis toujours par remettre en question la réciprocité de certaines amitiés. J’aimerais vraiment mettre le doigt sur mon bobo pour régler le problème, une fois pour toute.
Dernièrement, une grande amitié s’est flétrie. Ça fait mal et je tente d’étouffer mes émotions. Cette amie s’est éloignée depuis que je suis maman. Elle était célibataire et ça l’attristait de voir mon bonheur familial, alors qu’elle était encore seule. Pourtant, elle fréquente toujours une de nos amies en commun qui est aussi maman. Et elle capote sur ses enfants…
C’est ça oui…
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J’ai encore ce sentiment de ne pas être assez. Trop ennuyante. Pas intéressante. Va savoir.
J’arrive à mettre sur papier ces mots parce que je suis un peu plus rationnelle vis-à-vis de cette rupture. J’ai mis du temps à comprendre que, même si je lui manifestais mon désir de la voir et que je réitérais ma présence pour elle, bon ou mauvais jour, que je suis une amie avant d’être une mère, ELLE n’avait plus besoin de moi. Elle était déjà passée à autre chose.
Ainsi, une fois la pilule avalée, je tourne la page à mon tour sur quinze ans d’amitié. N’empêche que ça ébranle un peu beaucoup mon problème avec le rejet.