Si je vous dis de faire un effort particulier pour ne pas penser à une girafe, qu’est-ce que vous voyez dans votre tête? Une girafe? Sans blague!
C’est tout à fait normal, puisque le cerveau a du mal à traiter la négation. Et c’est encore plus vrai pour les enfants. Ils doivent d’abord décoder le message, puis ajouter la négation. Parfois, tout se mélange et ils se retrouvent alors à faire précisément ce que nous venons de leur interdire! Ce n’est pas parce qu’ils « nous cherchent »; c’est juste une question de gymnastique intellectuelle que leur cerveau immature ne maîtrise pas encore.
Comment y remédier? En leur disant ce qu’ils PEUVENT faire plutôt que ce qu’ils ne PEUVENT PAS. Des exemples? « On reste assis sur le divan » au lieu de « Ne te mets pas debout sur le divan », « Autour de la piscine, on marche » au lieu de « Arrête de courir autour de la piscine », « Les crayons, c’est pour dessiner » au lieu de « Non, pas dans la bouche », etc. Ça demande un petit effort au début, mais on prend vite le tour.
Le but ici n’est pas de tout permettre, ni de ne jamais dire « non », mais plutôt de le réserver aux situations urgentes ou dangereuses. Moi, il m’arrive de dire « non » si je vois un danger imminent, par exemple si je vois que ma fille risque de se brûler sur une surface chaude. Et dans ce cas, j’ai toujours une réaction assurée parce que c’est tellement rare que je profère un gros « non » sonore! Ma fille s’arrête net à tous les coups.
Une autre raison d’utiliser le « non » avec parcimonie? Ça devient vraiment lourd pour un enfant de se faire toujours tout interdire. Et après on se demande pourquoi ils se mettent eux-mêmes à nous opposer des « non » à l’approche du fameux terrible two? En se concentrant sur le positif et sur les comportements que nous voulons que nos enfants adoptent, nous leur laissons davantage d’espace pour explorer et s’affirmer.
Ce n’est pas magique non plus, hein! Et ça ne les empêchera pas d’avoir des phases d’affirmation de soi, puisque ce sont des étapes normales. Comme avec tout le reste, il faut répéter, répéter, et encore répéter. Mais je trouve que c’est une technique qui a ses avantages! Voici une suggestion de lecture pour aller plus loin (d’où j’ai d’ailleurs tiré l’exemple de la girafe) : « J’ai tout essayé! » d’Isabelle Filliozat.
Qu’en pensez-vous? Dites-vous souvent « non » à vos enfants?