Il y a quelques jours, je suis sortie de notre cocon pour retourner dans le monde du travail. Après vingt ans dans le monde de la petite enfance, j’ai pris la décision de ne pas reprendre mon poste dans le petit CPE de mon village (huit places, deux éducatrices!). J’avais envie de nouveaux défis, mais surtout je voulais passer mes journées avec des adultes. Ma puce est maintenant le seul être humain pour lequel j’accepte de toucher à ses fluides corporels.
Quand j’étais en congé, je vivais un petit moment nostalgique, aidé par les souvenirs Facebook qui me montraient mes statuts de l’an passé. Je me demandais, comme la plupart des autres mamans, comment je ferais pour passer mes journées loin de ma fille. J’étais déjà un peu jalouse des moments spéciaux et des premières fois qu’elle allait vivre avec sa gardienne. Je devais apprendre à faire confiance et à laisser d’autres personnes prendre de la place dans son cœur. Le détachement est difficile pour moi, mais encore plus pour elle, qui n’est pas encore certaine que sa nouvelle maman soit là pour rester…
Aussi, j’étais fébrile à l’idée de sortir de la maison, de rencontrer d’autres adultes et d’avoir de vraies discussions. La vie d’une maman solo en mode cocooning depuis le retour de Chine était trop très tranquille. Certains jours d’hiver, j’ai eu l’impression de vivre le jour de la marmotte ou d’être prisonnière d’une boule de neige (celle qu’il faut brasser pour faire une tempête). Cela faisait donc déjà quelques semaines que je rêvais de retrouver des collègues de travail.
Le premier jour de travail, je suis arrivée plus que motivée malgré ma nuit agitée avec une petite fille qui ne comprenait pas ce que voulait dire « maman va aller travailler ». J’ai vite compris qu’il fallait que je calme mes ardeurs et que je devais respecter le rythme de ceux qui rêvent de vacances et de partir plus tôt.
Le retour à la réalité est un peu surréaliste. Je ne sais pas trop quels sujets aborder. J’essaye de me tenir au courant de l’actualité, mais ce n’est pas facile de garder le fil quand un petit bout d’humain demande de l’attention chaque fois que j’ose penser écouter les nouvelles. Je me suis promis de ne pas remplir ma conversation par des anecdotes sur ma fille, mais je ne peux m’empêcher d’en échapper quelques-unes par jour. Je me retrouve donc plus souvent que nécessaire à regarder mes nouveaux collègues se parler sans trouver quelque chose de pertinent à dire…
Je reviens d’un voyage sur Mars. Le décalage horaire de quelques mois… Je vais me donner le temps de reprendre le rythme et de me reconnecter avec la vie normale…
Comment se passe le retour au travail pour vous?