Ce fameux jour où l’on s’est dit oui pour le meilleur et pour le pire. Je croyais vraiment que de nommer le « pire » n’était qu’une simple formalité. Ou juste pour avoir l’air encore plus in love en ce jour de célébration. J’imaginais que notre vie à deux nous la passerions à se promener main dans la main dans un champ de fleurs. La réalité était tout autre.
Pas que mon mariage n’a jamais eu de moments heureux. Au contraire, il en est parsemé. Mais il est aussi rempli d’embuches. Des embuches dont je ne comprends pas toujours la provenance. Dans ma tête, les choses sont faciles. Je sais constamment où je vais, ce que je veux. Si j’ai un projet en tête je l’accomplis généralement avec aisance. La seule chose qui me sépare de mon but, c’est la volonté que j’ai de l’atteindre ou non. Chaque chose a sa place dans mon esprit et dans mon environnement. Je carbure à la discipline et à l’organisation. C’est pour cette raison que, lorsque je suis tombée nez à nez avec le TDA de mon chéri, ça a fait boom en dedans pis, des fois, en dehors aussi.
Pour moi, qui avais une relation de facilité avec la vie en générale, partager les luttes, les difficultés de l’autre, demandaient vraiment de mettre en pratique ces fameux vœux de mariage. Parce que chaque oubli, chaque distraction, chaque échec, m’atteignent également à différents degrés. Parce que, malgré toute sa bonne volonté, j’ai parfois l’impression de ramer à l’opposé.
J’avais, au préalable, remarqué ses distractions et sa façon bien à lui de faire les choses. Mais c’était mystérieux, attirant, intrigant. Quand on est full in love, tout est beau, tout est sweet. Mais, plus tard, le quotidien nous a jeté au visage que notre vision était bien trop bonbon. Qu’il n’y a rien de sexy à perdre ses clefs pour la énième fois, ni de parler de détails importants devant un regard vague, absent.
Et comme ma vision du couple était une vision d’équipe, je me suis rapidement rendu compte que nous ne pourrions jamais dépasser le rythme du plus lent de nous deux. Du moins, si nous ne voulions pas prendre différentes directions.
Ralentir, lâcher prise, persévérer. Ces quatre mots que j’ai appris avec lui. Parce que le pire pouvait bien devenir le meilleur aussi.
Force est d’admettre que je n’avais jamais appris à persévérer. Si ce n’était pas dans la poche du premier coup, je me désintéressais et je passais à autre chose. Autre chose que je pourrais réussir instantanément. Pas tant une belle approche de la vie, t’sais.
Mais lui, il s’est battu pour tout. Sans relâche. Dans son parcours scolaire atypique et quasi éternel, dans son quotidien chaotique et jusque dans sa vision de lui-même et de ses capacités.
Lutter autant, c’est inspirant. Si j’en avais choisi un autre, peut-être serais-je plus loin, mais je ne serais certainement pas aussi ancrée. Perdre ses clefs c’est peu de choses lorsqu’on ne perd pas courage.
Avez-vous grandi de vos difficultés rencontrées dans votre vie à deux?