Je ne comprends pas. Je ne comprends pas que les gens osent commenter mon poids. I guess que personne dans mon entourage lit mon blogue (ou a lu mon livre) ou connaît ma position sur les commentaires à faire ou plutôt à taire par rapport à l’apparence physique des gens.
« Tu as dont ben pas pris de poids! »
« Wow! Tu dois être contente de ne pas avoir l’air enceinte de dos. »
« On dirait que tu as juste grossi du ventre. »
« Bravo! »
Vous êtes en train de détruire toute la confiance en mon corps que j’ai acquise ces dernières années. Pis en tant que « gourou » de l’estime de soi, c’est lame en maudit que de dire que mon estime est en train de prendre le bord.
Je ne veux pas qu’on me parle de mon poids. J’ai sweet fuck all de raisons d’avoir des félicitations sur ma non-prise d’expansion. Je n’ai rien fait pour et rien fait contre. Je ne compte pas ce que je mange ni les kilos qui s’accumulent.
Et la vérité c’est que j’en ai pris du poids. Je ne peux pas vous dire combien puisque je ne regarde jamais la balance chez le médecin. Mais mes petites culottes me parlent (pas littéralement, la ~ appelez pas nulle part pour dire que j’ai des hallucinations).
Je suis serrée dans mon linge le plus intime, celui qui touche à ma vulve. Ça ne peut pas mentir des petites culottes. Quand ça ne fait plus, c’est qu’il y a eu une prise de poids, surtout que je sais que je les ai depuis assez longtemps et qu’elles ne peuvent plus fouler au lavage.
Je suis fatiguée de me faire dire que je n’ai pas pris tant de poids parce que je me sens obligée de rectifier les faits. De mettre l’emphase sur mes hanches qui ont pris de la masse, de mes vergetures de cuisses qui ont refait surface, de la cellulite qui come back. Pis après, ça donne l’impression que je me soucie de mon poids et ce fardeau-là me pèse à la longue. C’est exactement le genre de discours que je veux éviter dans la vie.
Je ne pense pas que ce n’est de la chance non plus et que ce soit plaisant de rester dans une certaine shape enceinte. Disons que je me préoccupe plus de savoir si mon nerf sciatique va me permettre de lever ma fille de 17 kilos jusqu’à ce que j’accouche.
Ça et d’avoir un bébé en santé.
Ça et de pouvoir continuer de travailler encore un peu sur mes milliards de projets.
Ça et que les hormones ne me fassent pas faire une autre dépression dans quelques mois.
Je veux qu’on arrête de me parler de mon poids parce que ça ne m’intéresse pas. Mon plat de crème à glace et mon éminente rétention d’eau ne veulent pas de faire scruter à la loupe semaine après semaine.
Je ne veux pas participer au concours de la maman qui retrouve le plus sa shape post partum. La shape que je veux, elle, est dans ma tête : celle du bien-être mental.
Tout ce que je veux, c’est ça et qu’on lâche mon poids.
P.-S. Je sais que les gens ne veulent pas mal faire en parlant de mon poids et que c’est un peu pour meubler le silence et faire du small talk! Donnez-moi juste la chance de tergiverser le discours vers d’autres choses que ma taille. Inquiétez-vous pas, j’en ai des affaires qui n’ont pas rapport à ça à dire, c’est étourdissant comment je peux être verbomoteur quand on me donne la chance de le faire.