C’est un matin comme tant d’autres. Je me réveille beaucoup trop tôt lorsque j’entends les enfants se réveiller. Je file alors vers leur chambre et on s’entasse à trois dans un lit simple dans l’espoir de continuer de dormir encore quelques précieuses minutes. C’est en me levant ce matin-là que j’ai réalisé que mes enfants me voyaient en petite culotte tous les matins. Ça devait être le courant d’air froid de la fenêtre entre ouverte qui m’a fait réaliser.
Oui, mes enfants me voient régulièrement en sous-vêtements. Pas que je m’exhibe, c’est juste que les yeux collés à 5 h 30, mon premier réflexe n’est pas de m’habiller quand j’entends les enfants. Je me rends à leur chambre, tout simplement. Puis, une fois que le matin embarque, quand je finis par trouver le temps de me couvrir un peu, le déjeuner est parfois déjà sur la table.
En même temps, pour le moment, ça ne me dérange pas du tout. Je dis pour le moment, car présentement personne n’a démontré de malaise, ni moi, ni mes enfants. On prend encore notre bain ensemble de temps en temps, puis dormir en sous-vêtements n’est pas un problème. C’est aussi une façon de montrer les réalités du corps humain, celui altéré par les aléas de la vie plutôt que par Photoshop. Il est imparfait, a des vergetures, avec la peau de bedaine molle et plein de petites cicatrices qui ont toutes une histoire à raconter. Mes enfants le voient et comprennent que c’est normal. C’est un petit travail pour moi aussi, pour me réapproprier ce corps et l’accepter, malgré les changements qu’il a vécus dans les dernières années.
En plus, c’est une belle porte ouverte pour parler de la propriété de son corps. Être dévêtu, ce n’est pas une invitation à toucher, ni une raison pour fixer. « Maman, est-ce que je peux toucher ton ventre/tes tatoos/ton visage/etc. » est devenue une phrase courante chez moi. Parce qu’il est important d’avoir le consentement de l’autre avant de s’approprier son corps.
J’ose espérer que cela permette aussi à mes deux filles de comprendre que leur corps, elles n’ont pas à le cacher si elles ne le souhaitent pas. Je suis ce genre de mère qui leur permet d’aller courir dans les jeux d’eau en petite culotte si nous décidons d’y faire un arrêt improvisé. Au grand regret de certaines personnes, qui semblent être offensées par le corps d’une gamine de 3 ans. Tant qu’elles seront à l’aise avec ça, pourquoi je les empêcherais d’en profiter? L’idée de cacher le corps de la femme vient assez rapidement, aussi bien essayer de contrer un peu le tout.
Êtes-vous pudiques devant vos enfants?