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Il n’avait que quatre mois
Crédit: 422737/Pixabay

J’ai l’immense plaisir de vous partager mon histoire et celle de l’un de mes cinq enfants, Benjamin.  Je crois qu’elle vaut la peine d’être véhiculée pour sensibiliser aux effets de la méningite, une maladie d’apparition soudaine et potentiellement mortelle, qui peut entraîner le décès dans les 24 à 48 heures suivant l’apparition des premiers symptômes.

Malheureusement, trop peu de parents comprennent la méningococcie et les possibilités de vaccination y étant associées. Un sondage international le démontre même. Au Québec, cela se traduit par 79 % des parents interrogés qui n’en savent pas suffisamment sur les différentes souches de méningocoques et sur les dommages que peut causer la méningococcie.  Je suis loin d’être un professionnel de la santé mais j’ai appris beaucoup de choses sur cette maladie au courant de mes années d’expérience.

Il n’avait que quatre mois

À l’aube de mes 19 ans, en janvier 1999, je donne naissance à mon premier enfant, Benjamin. En juin, alors qu’il est âgé de quatre mois et demi, sa vie bascule : il est flasque, il ne boit pas et présente une forte fièvre. À la clinique, on diagnostique une grippe et une gastroentérite.
Dans la nuit, Benjamin présente encore une forte fièvre. C’est alors qu’il me réveille avec une respiration saccadée, des picots rouges, des tâches bleuâtres. C’est à ce moment-là que j’appelle le 911 et que j’imagine le pire. Après six longues heures d’attente, coupée de mon fils, le diagnostic de méningite à méningococcémie de type B est tombé. Tout va si vite, les extrémités de ses membres nécrosent à vitesse grand V, il est intubé, ses reins ne fonctionnent plus, son foie est dysfonctionnel. L’œdème dans tout son corps gagne du terrain. C’est toute une bataille pour ce si petit corps. Les médecins ne sont pas rassurants quant à l’état de Benjamin qui fut près de la mort à trois reprises.
Au 9e jour, Benjamin est amputé de ses deux jambes et ses deux mains.
Un mois plus tard, mon petit guerrier a vaincu, hors de danger, mais les ravages se sont multipliés : surdité partielle, déficience intellectuelle de sévère à profonde, épilepsie et j’en passe. Dix longs mois de réadaptation ont eu raison de ce progrès qui en a valu la peine : avec de l’amour, on combat tout.
Malgré tout, nous trouvons la force encore de nous battre. Benjamin a un sourire contagieux, qui transperce le cœur de tous. Après 56 opérations, Benjamin ne cesse de nous surprendre, il nous a aidés à devenir conciliants avec la douleur que cette maladie nous a infligée.
Dix-sept ans plus tard, chaque petit progrès tient du miracle pour nous. Il avance, un pas à la fois.

Savoir reconnaître la méningite

La méningite est une inflammation des méninges, c’est-à-dire des membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Elle est généralement causée par une infection virale ou bactérienne. Une forte fièvre, des maux de tête et une raideur de la nuque figurent parmi les symptômes les plus fréquents. Chez les nourrissons, toutefois, ces symptômes ne sont pas toujours présents ou peuvent être difficiles à reconnaître. Ils peuvent cependant manifester la maladie à travers une fatigue excessive, une irritabilité, des vomissements, des convulsions ou un refus de manger par exemple.
Étant donné que les symptômes de la méningite virale et ceux de la méningite bactérienne se ressemblent beaucoup, il est important de consulter d’urgence un médecin.
Bien que les premiers symptômes de la méningococcémie soient étonnamment légers, cette infection peut causer la mort en l’espace de 24 à 48 heures.
Selon les études, entre 20 % et 25 % des survivants de la méningococcémie peuvent en garder des séquelles permanentes et invalidantes, notamment:
– des lésions au cerveau;
– des troubles de l’apprentissage;
– une perte de l’ouïe;
– l’amputation (bras, jambes, doigts, orteils, pieds);
– l’hémodialyse dans certains cas.
La méningite peut se transmettre d’une personne à une autre par l’échange de sécrétions nasales, de sécrétions de gorge ou de salive. Au quotidien, la bactérie peut se transmettre par l’intermédiaire  de baisers, de toux ou d’éternuements.

La prévention est possible

Aujourd’hui, j’ai cette tribune pour me faire entendre et je vous en remercie. Il existe plusieurs sérogroupes ou types de méningite : A, B, C, Y et W135. Le type B est, et de loin, la plus présente au Canada. Le type B représente environ 60 % de toutes les méningites, suivi du type Y. Ce que vous devriez savoir et ce qu’il est important de retenir est qu’il existe plusieurs vaccins pour aider à prévenir les types les plus communs de méningite! Il faut demander à nos médecins de nous en parler pour nos petits.
Depuis des années, et ce, sans relâche, je ne cesse de sensibiliser les gens autour de moi sur l’importance de reconnaitre les signes précurseurs, les impacts, ainsi que les conséquences des divers types de méningite. Je veux aussi insister sur la grande importance de faire vacciner nos enfants. La méningite peut avoir de graves conséquences pour ceux qui en sont atteints et Benjamin en est l’exemple vivant. 
 

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