L’image que je m’étais faite de la mère que je serais n’a rien à voir avec la réalité. Contrairement à beaucoup de jeunes mamans, je ne me voyais pas faire des cupcakes, car je ne savais pas cuisiner. Je n’avais pas l’intention de faire des purées bio, la Mère poule ferait la job. Je serais une femme carriériste avec un enfant. Pas uniquement une maman qui travaille. J’avais des objectifs de carrière assez clairs. Du moins, dans ma tête c’était très clair. Dans celle de mon conjoint également, car je l’avais entendu dire qu’il ne ferait jamais vivre une femme. En début de relation, c’est moi qui faisais le plus gros salaire et je sais que ça faisait son affaire.
Malheureusement pour lui, je ne suis jamais retournée travailler dans mon domaine, car notre fille est née malade. Les prédictions n’étaient guère réjouissantes. J’ai compris au fil des mois que je n’étais pas en pause, mais que c’était fini pour moi. J’ai dû faire le deuil de ma carrière et lui de la femme qui faisait le meilleur salaire dans le couple. En fait, il a dû se résigner à payer les factures tout seul pendant un bout de temps.
Du coup, j’ai dû revoir mon image de ce qu’est une mère. Je me suis dévouée à 100 % pendant un moment en m’oubliant complètement. J’en suis finalement venue à me demander qui suis-je, où vais-je? Je n’en avais aucune maudite idée. J’étais la maman de trois beaux enfants dont l’une est handicapée, mais je me demandais si je serais autre chose un jour. Sans revenir en arrière, est-ce que je pouvais me reconstruire? Pas juste moralement! Être de nouveau indépendante monétairement! Est-ce que c’était un rêve réaliste? Est-ce que ça se pouvait? Est-ce que mon statut de maman vivant la différence me condamnait à m’accomplir uniquement à travers mes enfants?
La réponse est non. Des mamans qui vivent la différence au quotidien, et deux fois plutôt qu’une, qui se sont reconstruites, réorientée, j’en connais. J’ai la chance de les avoirs parmi mes amies Facebook et de suivre leur quotidien.
Je lis chaque matin Guylaine Guay, mère de deux enfants autistes et marraine de la Fondation Véro et Louis, qui sillonne le Québec pour conscientiser les gens à la différence à travers sa conférence et ses livres. Je survole les statuts de Johanne Leduc, également maman de deux enfants autistes, qui suite au succès de son livre à cofonder le Salon de l’autisme TSA du Québec. Je vois les indispensables formations I-PAD d’Annie Fillion, également mère d’enfants autistes, passer sur mon fil d’actualité. Je regarde aller Mélissa Boulanger qui après le diagnostic d’autisme de ses fils, a développé sa technique de massothérapie spécialisée pour les enfants différents. Je discute avec Anne-Marie Le Gouill qui est la créatrice de Les Pictogrammes.com et la maman d’Antoine, son fils autiste qui l’a inspirée pour le personnage principal. Je réinvente le monde avec Brigitte Dubé et Marie-Josée Aubin, toutes deux mères d’enfants différents et deux porte-paroles de la Coalition de parents d’enfants à besoins particuliers qui nous font honneur à l’assemblée nationale. Je deviens chaque jour un peu plus zen grâce aux dessins de relaxation de Joëlle Mercier, une maman qui vit également la différence à la maison. Je me reconnais dans la pétillante et transparente blogueuse Julie Philippon, maman de deux beaux enfants à besoins particuliers, dont j’ai adoré les livres et que je rêve de voir en conférence. Je rigole avec Karine Daoust, maman d’un fils cardiaque et autiste, qui après avoir créé un forum de discussions pour les parents cherchant des ressources pour leurs enfants T.S.A. développe maintenant un camp familial en collaboration avec la base de plein air Jean-Jeune.
Et je pourrais poursuivre la liste en faisait mentions des mamans qui ont changé d’emploi ou ont adapté ce dernier afin de maximiser leur dévouement à leur enfant. Elles qui ont réussi à se réserver du temps pour vivre leur passion tout en étant d’excellentes mamans.
Chères mamans de mon cœur, certains de vos enfants ne pourront pas vous dire clairement, bonne fête des Mères ou je t’aime maman en ce jour, mais en leur nom, je vous dis merci pour tout votre dévouement, tout cet amour, mais également d’être une si grande source d’inspiration pour moi et pour bien d’autres.
Bonne fête des Mères, je vous admire, je vous aime!
Et vous? Qui sont les mamans qui vous inspirent?