Il m’a fallu frotter mes yeux, me pincer quelques fois et le dire à voix haute pour que mon cerveau digère cette nouvelle information longuement attendue : je suis enceinte.
En ce samedi de mars, à quelques heures d’un souper entre amies où la coupe de vin était prévue, j’ai laissé embarquer mon pilote automatique des 25 derniers mois et j’ai sorti un de mes multiples tests de grossesse. Positif. POSITIF.
J’attendais les symptômes, un pressentiment, un signe. Et pourtant, rien. Ce mois-là, j’en avais fait mon deuil. Après la découverte d’un kyste en janvier et la mise sur pause de mes traitements de fertilité, l’espoir n’était plus au rendez-vous. Pour moi, c’était partie remise à bien plus tard, quand mon corps serait enfin prêt.
Je vous entends déjà dire : elle a lâché prise et ça a marché. Vrai. Et faux en même temps. Je vous ai parlé ICI de ces phrases qui horripilent les wannabe moms en essai bébé. « Lâche prise » en fait décidément partie. Cette phrase, je l’ai détestée, ruminée, recrachée au visage de ceux qui me la servaient. Et pourtant.
La vérité, c’est que quelques semaines avant qu’une poussière d’humain s’accroche à mon utérus, j’ai décidé de prendre soin de moi. Je pensais encore à ce projet bébé à chaque minute de mes journées, mais j’ai aussi choisi de m’impliquer dans un défi sportif exigeant qui me sortait de ma zone de confort. J’ai passé de superbes vacances avec mon amoureux, où j’ai pu recharger mes batteries. J’ai ri. J’ai déconné. Je suis sortie de la routine auto-boulot-on-fait-un-bébé. Alors oui, même si je rechigne à l’admettre, le lâcher-prise a été payant dans mon cas.
Ceci n’est pas une recette. Ceci n’est pas de la magie. Mais c’est de l’espoir en vrac pour moi et celles qui traversent l’épreuve de l’infertilité. C’est MON miracle: il y a un humain en devenir dans mon ventre.
Pour la petite histoire, je n’ai pas pris cette coupe de vin à mon souper de filles. Ni les soirs suivants. Et à chaque fois que j’ai l’occasion de confirmer cette deuxième vie (à l’écho, en écoutant son cœur, lorsque mes ligaments travaillent), je remercie la vie de cette surprise dont je commençais à faire le deuil.
Comment s’est présenté votre miracle dans votre vie?