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Arrêter de parler à ses propres parents : et si ça ne vous regardait pas?
Crédit: Alex Green/Unsplash

Je suis vraiment à bout. Je suis rendue au bout. Je ne sais pas comment le dire ailleurs que sur papier. Quand mes doigts tapent sur le clavier de mon ordinateur, ma tête et ma rage s’apaisent. Ça va mieux comme ça.
 
Long story short, ça fait un an que je ne parle plus à mes parents. Leur comportement violent, le fait qu’ils soient alcooliques et qu’ils n’aillent pas chercher de l’aide et le fait que 28 ans de violence, soit assez pour mon petit cœur, sont les raisons pour lesquelles j’ai décidé d’arrêter de leur parler. C’était une décision réfléchie, suite à mon contact avec une travailleuse sociale qui m’a dit une chose que je n’oublierai jamais : «  Tu as le droit de te choisir ».  BOOM. Je me suis choisie, elle m’a permis de me libérer de la souffrance que j’avais à chaque fois que j’avais un contact avec mes parents.
 
Si la décision d’arrêter de parler à mes géniteurs, de couper les ponts définitivement, m’a fait du bien, je n’aurais jamais cru que ça aurait eu un si gros impact sur le regard des autres envers moi. T’sais, des petites phrases du genre « Ben c’est ta mère », « Ils t’ont tout donné » et « Pourquoi tu prives ton fils de sa grand-mère? », j’en entends chaque semaine.
 
L’affaire, c’est que je ne me suis jamais sentie aussi heureuse que depuis que je me suis libérée de leur poids sur mes épaules. L’affaire, c’est que le matériel qu’ils m’ont donné, je m’en torche un peu. L’affaire, c’est que j’aurais préféré 100 fois avoir de l’amour que de vivre de la violence physique et psychologique toute ma vie. L’affaire, c’est aussi que ça ne regarde personne sauf moi ce genre de choix.
 
Pour faire la paix avec ma décision, j’ai dû passer au travers d’un processus de deuil. Et faire un deuil, ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile. Au travers de ce processus, par contre, j’ai appris à me connaître, à connaître mes limites et surtout à me rendre compte que j’avais fait le bon choix.
 
Je suis tannée de devoir expliquer au monde autour de moi que, non, je ne reparlerai plus à mes parents. Que tant qu’ils ne traitent pas leur alcoolisme, tant que l’alcool est plus important que le reste, je me choisirai moi, je choisirai mon enfant over me faire de la peine, me sentir torturée et vivre dans la peur.
 
La prochaine fois que vous pensez important d’intervenir dans la vie d’une autre personne, dans ses choix et ses décisions, n’oubliez pas que vous ne savez parfois pas tout de leur vie, de l’ampleur de leur souffrance et surtout, du fait que la personne la plus importante dans une vie, c’est soi-même, et rien d’autre.

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