Mon garçon est un bébé hyper sociable. Au risque d’avoir l’air de me plaindre pour rien, je ne suis pas certaine de trouver que c’est une bonne chose.
Bien entendu, ça a de très bons côtés. L’intégration à la garderie s’est faite toute seule. J’aurais pu l’envoyer à temps plein dès le premier jour qu’il n’y aurait pas eu de différence. Quand on a une activité familiale avec des gens qu’on voit moins souvent, pas de problème! En moins de 10 minutes, il se déplace à travers une bande « d’inconnus » comme s’il les voyait tous les jours. À l’épicerie et dans les autres lieux publics, les compliments pleuvent et ce, à chaque fois que nous sortons avec lui. On nous vante son charme et son sourire contagieux partout où nous allons. Il faut l’avouer, ça fait un petit velours et ça flatte la fierté dans le sens du poil.
Mais je ne peux m’empêcher de penser à long terme.
Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer mon bébé, trop peu méfiant des étrangers, se faire enlever par une personne mal intentionnée. J’ai peur qu’un jour, lors d’une sortie au parc ou d’une virée au centre d’achats, il disparaisse et nous soit enlevé à jamais. J’ai peur qu’il s’évanouisse dans le monde, ne laissant derrière lui que l’empreinte d’un souvenir.
Je refuse de l’élever dans une mentalité de stranger danger, parce que c’est faux de dire qu’on doit toujours se méfier de ceux qu’on ne connaît pas. Bien au contraire. Je crois en la nature bienfaisante de notre espèce, et j’ai tendance à faire confiance facilement aux gens, tant qu’ils ne me prouvent pas le contraire.
Peut-être que je regarde trop de films ou que je me fais trop facilement des scénarios catastrophes. Peut-être aussi que je ne fais pas confiance à la capacité de réflexion future de mon fils. Je devrais plutôt me fier à ce qu’il puisse réfléchir par lui-même et m’efforcer de lui donner les outils nécessaires pour qu’il développe son jugement. Le tout, sans le faire grandir dans un climat de peur. Sans ébranler sa confiance envers les gens qui l’entourent.
J’ai un bébé hyper sociable et j’ai bien l’intention qu’il le reste. Je veux qu’il continue à s’intégrer en société aussi facilement qu’il le fait déjà. En partie parce que je n’ai pas la chance d’avoir cette facilité, mais aussi parce que c’est ce qui fait de lui un petit être aussi spécial. Je souhaite qu’il développe son sens critique et son jugement, sans perdre sa vision du monde qui semble si optimiste. Je veux qu’il continue à voir la beauté de la vie.
Vous aussi, avez-vous peur de ce qui pourrait arriver à vos enfants trop sociables?