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Faire des bébés: Pas toujours un jeu d’enfants
Crédit: Pexels

Il n’y a jamais de BON moment pour avoir un enfant. C’est comme plonger à l’eau. Tu sais que ça va être frette en ti-pépère, mais tu te dis jamais avant de sauter : « Là, c’est bon, l’eau va être un brin plus chaude. »

C’est en mai 2010 que l’amoureux et moi avons décidé de se fabriquer un bébé. C’est l’bonheur. On a essayé de ne pas trop l’ébruiter, mais on s’est permis une ventilation contrôlée aux amis proches et à la famille. Premier mois, rien. « Bah, c’est pas grave, on commence! »

Les 6-7 premiers cycles, le néant. J’ai commencé à trouver ça un brin long. #LesGens disent que ça prend en moyenne 1 an avant de concevoir. J’ai pensé à toutes celles qui tombent enceintes en regardant un pénis, puis je me suis dit que tu ne devais pas regarder celui de mon chum assez intensément.

Après 1 an, c’est là que la déprime est embarquée, suivie de près par la paranoïa, parce que je focussais way too much sur le moindre symptôme : la douleur aux seins, la petite fatigue, l’heure et demie de retard sur mes menstruations. À chaque fois que je faisais l’amour, j’espérais secrètement que c’était la bonne. Mon entourage me donnait plein de conseil, comme le fameux « arrête d’y penser » dont je me serais bien passé. Ça m’enrageait de me faire dire ça. Comment voulez-vous que je n’y pense pas?

On s’est finalement décidé à aller consulter. Après les longs tests, on m’a dit que tout était okay, de continuer à essayer. Je suis sortie de là, plus déprimée que jamais. Je sais que je suis fertile, alors pourquoi ça ne fonctionne pas? Je me suis blâmée. Un peu. Par moment, beaucoup.

À partir de ce moment, je pleurais chaque fois que j’étais menstruée. Je faisais l’amour « parce qu’il le faut ». J’étais témoin du bonheur de ceux qui, comme moi, voulaient être parents, mais pour qui ça fonctionnait tout de suite. Je partageais leur joie, mais avec cette jalousie cachée parce que maudit que j’aurais aimé être à leur place. J’étais aussi blessée chaque fois qu’un couple proche n’avait rien décidé, mais que pif paf, un bébé était en route. Pourquoi ce n’était pas nous?

Deux ans d’essais plus tard, je n’en pouvais plus. Je pleurais tout le temps. Ça affectait mon travail et mon couple. J’ai décidé de consulter. Pour moi. Pour en parler. Vider mon trop-plein de tristesse. Nous avons décidé de commencer la procréation assistée. Puis, mon chum est allé voir sa maman au crématorium : « Mom! Tu m’as dit un jour que si j’avais besoin de quelque chose d’important, de venir te voir. J’suis là. On aimerait ça avoir un bébé. »

Le mois suivant, en attendant Rosie pour les tests à la clinique, j’étais en retard d’une journée et quart. Le résultat, je l’ai noué, avec un petit ruban rose et un autre bleu, autour des index de mon chum, qui avait les yeux bien fermés pendant que les miens étaient mouillés de bonheur. 

Ç’a a été long avant que la cigogne passe chez vous?

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