Que la personne qui n’a jamais dit « il faut que » lance la première pierre! Nous le faisons tous. Se donner le devoir, la mission de voir à ce que tous nos besoins ou ceux de notre entourage soient comblés de façon systématique. Nous nous devons de dîner à midi et de souper à 17 h, par exemple. Au-delà de ces heures, nous sortons de notre heureux confort. Il faut se brosser les dents après chaque repas, il faut prendre sa douche en se levant, il faut manger sainement, il faut que notre enfant mange tout son assiette. Il faut toujours. Tout le temps, vous remarquerez.
Je me suis questionné sur ces fameuses phrases que nous nous imposons trop souvent sans même nous en rendre compte. Pendant mes 8 années de service, j’ai eu la chance de travailler dans plusieurs centres d’hébergement pour personnes âgées et c’est quelque chose que j’ai souvent entendu. Par exemple : « Il faut que madame prenne sa douche à 10 h. » Oui il y a la question d’organisation de travail de chacun, c’est une réalité, mais il n’y a aucune raison de forcer quelqu’un à faire ce qu’il ne veut pas. Vous savez, certaines personnes âgées se lavaient au lavabo 6 jours par semaine, ou encore pour d’autres, ils arrivent de la rue. En plus, ce n’est pas comme si c’était facile de se dénuder devant des inconnus. Pour eux, s’ils ne sentent pas mauvais, ils sont propres. Et là, ils arrivent avec nous et nous devons leur dire quoi faire parce qu’il faut que? Pas certaine, non. De là l’importance de respecter l’humain sous toutes ses formes et de se questionner à savoir s’il y a une urgence d’agir dans l’immédiat.
Les gens ont de la difficulté parfois à lâcher prise avec les routines, avec les habitudes de vie et nos valeurs personnelles. Il faut faire l’épicerie le jeudi soir. Il faut que votre enfant soit poli, courtois, souriant. Il faut qu’un enfant de 2 ans et demi soit propre, il faut qu’il soit allaité, il faut que votre fils joue du piano 3 jours par semaine, il faut faire garder notre enfant pour préserver notre couple, etc. Right? Eh bien non! Il n’y a pas un livre de lois de la vie que nous devons respecter.
Évidemment qu’il y a parfois des nécéssités. Il faut quand même user de bon jugement. Mais posez-vous la question : qu’est-ce qui est nécessaire là, maintenant? Je pense que du moment que nous sommes plus réceptifs et plus alertes à ce type de pensées, il y a moyen de lâcher prise. Ça amène un bien fou, testez-le.
Maniez-vous bien le lâcher-prise?