Comment te faire comprendre que je t’aime toujours autant

T’es tellement grand. Tu as 5 ans, mais tu portes du 7 ans, tu sais lire et tu ne nous appelles même plus pour vérifier si t’as bien essuyé tes fesses. T’as pris un coup de vieux cette année, y’a l’entrée à la maternelle, of course, mais, surtout, tu es devenu grand frère.

On a accueilli un modèle 2015 dans notre famille pis je sais pas pourquoi, mais dans tes grands yeux doux, parfois, j’ai l’impression que tu te demandes si on aime toujours autant le modèle 2010 depuis que ta soeur est là.

Je dis que je sais pas, mais au fond…

Rire de ses hurlements suraigus deux minutes avant de te dire de faire moins de bruits. La prendre avec nous dans notre lit la nuit alors que tu voudrais tant t’y endormir tous les soirs et que, souvent, on te dit non. Ah, ça, te faire dire non et devoir nous écouter sous peine de conséquences alors que ta soeur, on sait bien, on lui dit non, mais si elle écoute pas, ça change pas grand chose au final.

Tu l’aimes tellement, tu l’aimes autant qu’on l’aime. Ça paraît dans tes gestes, dans les sourires que tu lui fais, dans ses fous rires que tu adores. Tu lui dis qu’elle est belle, la plus belle au monde. Mais je le sais qu’on te manque parfois. Que tu t’ennuies de nous avoir juste à toi.

Tu sais quoi mon grand, moi aussi je m’ennuie et je m’en veux. Je m’en veux de te réprimander parce que ta soeur a déchiqueté un livre qui n’était pas bien rangé, parce que je t’avais demandé de la surveiller. Je t’en demande beaucoup, hein mon grand? Distrais ta soeur pendant que maman va aux toilettes, jouerais-tu un peu avec elle pendant que je prépare le souper? Je sais qu’on avait dit qu’on ferait la course, mais chuuuut ta soeur dort. Plus tard Vic, plus tard…

Je suis maladroite mon amour, je te demande de comprendre tellement de choses, je te demande de les comprendre et de les accepter. Pis je te laisse pas beaucoup de chance de te révolter contre mes paradoxes. Mais je t’aime, ah si tu savais. T’es la lumière de ma vie, sans toi, le soir quand papa travaille je sais pas comment j’y arriverais. C’est pas supposé, je devrais pouvoir m’occuper de VOUS DEUX aussi bien, mais je t’en mets sur tes petites épaules en te demandant d’être grand, le grand frère de ta petite soeur.

Je sais que c’est normal, normal de me fier un peu sur toi et souvent même, tu es fier des responsabilités que je te donne. Mais mon travail, le plus important, c’est que JAMAIS tu ne doutes de l’amour infini que je te porte, petite soeur ou pas.

Comment avez-vous vécu l’arrivée d’un nouveau bébé avec un enfant un peu plus vieux?