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J’ai envie de te dire que tu en fais assez
Crédit: Virginie Chaloux

À toi chère maman,

Celle que je côtoie chaque jour, celle dont je suis les publications sur Facebook ou Instagram, celle que je ne connais pas. Celle qui — peu importe qui elle soit ou quoi qu’elle fasse dans la vie — se dévoue à sa famille.
 
Je t’écris une lettre aujourd’hui pour te parler de quelque chose qui semble te tenir à cœur : tes enfants. J’ai envie de te dire que tu en fais assez, d’arrêter de te culpabiliser. D’arrêter de te culpabiliser sur le temps, sur les petites choses. D’arrêter d’idéaliser la vie des autres. Leur vie est différente de la tienne, car ils ont pris des chemins différents des tiens. Ça ne veut pas dire que ceux que tu as choisis sont moins bons. Ils sont différents, simplement.
 
Je ne comprends pas que tu ne sois pas capable de voir que tu es une bonne maman, que dans l’adversité du quotidien tu t’en tires bien, que t’es correcte. Je ne comprends pas que tu n’arrives pas à voir ça, alors que je te vois, chaque jour, vouloir donner le meilleur de toi même pour tes enfants.
 
Ça paraît en maudit que tu les aimes. Ça paraît en maudit que tu fais tout pour qu’ils soient bien. S’il te plaît, arrête-toi deux secondes pour te dire que ça va. Que tu fais de ton mieux. Que tout le monde a des faiblesses. Que tout le monde manque de patience de temps en temps. Que la maternité ce n’est pas juste un long fleuve tranquille. Que la vie ce n’est pas juste du doux. Parce que pour reconnaître le doux, il faut avoir touché son contraire, le rugueux, le rough.
 
Il faut réaliser qu’en fin de compte, nous avons peu de contrôle sur ce que nos enfants vont devenir. Peu de contrôle sur leurs souvenirs. Peu de contrôle sur leur personnalité. Peu de contrôle sur pas mal tout ce qui nous entoure aussi.
 
Fait que je ne sais pas comment te le dire d’une autre manière. Tu es correcte. Ça va aller. Tu fais bien ça. Tu es une bonne maman. Tu te lèves chaque jour en ayant pour but que tes enfants se couchent, heureux, dans leur lit chaque soir. Tu les aides à évoluer du mieux que tu peux. Tu leur fabriques un nid dans lequel ils sont bien.
 
Tu fais de ton mieux et ton mieux est parfait.
 
Arrête de culpabiliser et de te mettre de la pression. Ça ne sert à rien. Personne n’a la science infuse ni la formule magique qui permet d’élever l’humain parfait. Pas toi, pas moi, pas le chroniqueur moyen ni la vedette d’Instagram. Et je te le redis, tout le monde fait caca. Tout ce monde-là fait caca. Se rappeler que les gens qu’on admire comblent leurs besoins de base, comme nous, ça remet les choses en perspective. Qu’ils aient fait le choix de faire du slowparenting, qu’ils travaillent à la maison ou à l’extérieur, que leurs enfants soient toujours avec eux ou presque jamais, ne change rien. Au fond, tous ces gens-là sont exactement comme toi. 
 
OK?
 
Tu es correcte. Répète-toi-le chaque soir. Je ne te dis pas d’arrêter de t’améliorer, d’arrêter d’apprendre de nouvelles choses ou quoi que ce soit du genre. Ce que je te demande, s’il te plaît, c’est de te rendre compte que tu fais une bonne job pis que tu es correcte. 

Est-ce que vous vous sentez correcte?

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