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La péridurale? Pourquoi pas!
Crédit: JB Morel/Flickr

« Est-ce que tu souhaites accoucher naturellement? » On m’a posé cette question plusieurs fois au cours de ma grossesse. La réponse était évidemment positive. Je me disais que, le recours à la péridurale, c’était pour les « faibles »! (Milles excuses, je ne savais rien) Avant d’être enceinte et tout au long de ma grossesse, j’étais la première à clamer haut et fort que je souhaitais accoucher naturellement sans AUCUN anesthésiant.

J’étais persuadée que j’arriverais à bien gérer ma douleur en respirant profondément et en utilisant les différents exercices que l’on nous montre durant les cours prénataux. Moi et mon conjoint étions prêts à affronter les contractions une après l’autre, tels des petits guerriers à la conquête de l’accouchement rapide, sans trop de douleur et se déroulant dans la plus grande sérénité. NOT! 

Lors de mon accouchement, j’ai appris plusieurs choses. Il y a une méchante différence parfois entre ce que l’on souhaite et ce qui arrive réellement. Après plusieurs heures de travail menant à une quasi nulle dilatation de ma porte de sortie pour ma mini, j’ai fait la grande demande : « Qu’on me donne la péridurale au plus vite! » (Jen’enpouvaisplus.com).

Quelques minutes plus tard, l’anesthésiste est entré dans ma chambre, tel un ange avec son auréole, venant au secours des immenses douleurs qui m’assaillaient. J’ai été soulagée presque instantanément (Alléluia!), mais un grand sentiment de culpabilité s’est emparé de moi. J’ai dit à mon conjoint que je n’étais pas fière de moi. Je n’avais pas réussi à tougher plus longtemps. J’aurais aimé que mon accouchement se fasse comme ceux de ma mère : complètement au naturel. Ma mère a accouché de mon frère avec une pneumonie et sans aucun anesthésiant. Comment a-t-elle fait? Et pourquoi MOI, je n’étais pas capable d’en faire autant?

J’ai appris également qu’il valait mieux vivre son accouchement une heure à la fois et accepter les limites de notre corps. J’ai appris aussi que de me comparer à mes copines qui avaient accouché avant moi SANS péridurale ne serait en aucun cas salvateur pour passer au travers de mon propre accouchement. L’une a accouché en 8 minutes. Trois poussées et elle avait sa princesse dans ses bras. La douleur? Elle ne connaît pas. Elle dit qu’elle n’a rien senti (la chanceuse!). L’autre a accouché en quelques heures avec une dilatation progressive. Elle est restée à la maison jusqu’à la dernière minute et elle a accouché quelques minutes plus tard suivant son arrivée à l’hôpital. 

Lorsque ma puce est née, j’ai compris que l’accouchement n’est pas une performance sportive à laquelle on nous attribue une médaille pour le meilleur temps, le nombre de poussées, l’usage ou non d’anesthésiant et le nombre de points de suture. Notre récompense après cet effort, qu’il soit de quelques minutes ou de plusieurs heures, est de faire connaissance avec notre mini pour la première fois.

Chaque accouchement est unique, chaque bébé l’est aussi et cette première rencontre avec notre progéniture, ça n’a pas de prix. Je ne crois pas que ma mini sera moins fière de moi lorsque je lui raconterai comment s’est déroulée sa naissance. Je lui dirai que sa maman a eu recours à la péridurale et qu’il est important d’être à l’écoute de son corps et de ses limites. Lorsqu’elle accouchera à son tour, si elle en ressent le besoin, j’espère qu’elle n’hésitera pas une seconde à répondre : « La péridurale? Pourquoi pas! »

Si vous êtes dans ma situation, avez-vous ressenti de la culpabilité ou des jugements à l’égard de votre accouchement avec péridurale?

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