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Histoires d’au pair : petites anecdotes pour mieux comprendre le concept!
Crédit: Bastien

La semaine dernière, je vous vantais les principes du jeune au pair. J’y crois encore malgré mes propres expériences particulières. J’ai cependant découvert qu’être au pair est très exigeant mentalement et physiquement.

J’ai toujours aimé voyager, mais je déteste être une touriste. Être une au pair était pour moi une solution parfaite. J’adorais les enfants (c’est toujours le cas d’ailleurs!) et je pouvais prendre le temps de bien connaître une autre culture de manière sécuritaire et sans me ruiner. J’ai donc été une jeune fille au pair à deux reprises. À 18 ans, pendant deux mois, dans la région de Vancouver, avec deux garçons de un et quatre ans; et à 21 ans, en Autriche, pendant cinq mois avec des jumeaux de 18 mois.

Dans les deux cas, les mères étaient à la maison avec les enfants. Si à Vancouver, j’étais davantage là pour garder les enfants pendant que la mère vaquait à ses activités bourgeoises (cours de golf, de yoga, club de lecture, etc. ), en Autriche, j’étais presque la bouée de sauvetage du moral de la mère, seule avec deux monstres et incapable de faire quoi que ce soit avec eux.

Mes expériences ont été très différentes l’une de l’autre. La première fois, tout était très bien structuré : horaire hebdomadaire, nombreuses tâches ménagères, responsabilités et attentes de la famille envers moi, jour de congé, argent de poche, etc. J’étais la cinquième au pair de la famille en quatre ans. Je ne sais même pas comment vous dire comment l’aîné de la famille savait tirer profit de la situation. Je n’ai jamais vraiment eu une bonne relation avec lui. Il m’en a fait voir de toutes les couleurs et la mère ne me laissait pas vraiment exercer d’autorité sur lui.

J’ai par contre eu un gros coup de coeur pour le bébé. Par chance, parce que j’étais seule avec lui la plus part du temps, son frère ayant déjà un horaire sportif très chargé (bourgeoisie oblige!). Au final, j’étais heureuse de voir Vancouver, j’ai aimé mon été auprès de cette famille, mais la quantité de tâches ménagères que j’avais à accomplir, la froideur de la mère et le caractère du fils aîné ont fait en sorte que j’étais aussi très contente de rentrer au Québec pour ma session de cégep!

Dans la seconde expérience, j’ai vécu l’enfer. Rien à appeler la police, heureusement, mais un enfer psychologique intense. Faire état de mon séjour serait un exercice laborieux et peu plaisant pour vous, alors je résumerais par : manque de communication, d’écoute, de structure, de respect, de tout. La famille avait beaucoup de bonne volonté à la base (trop peut-être même), mais n’a pas su voir à l’essentiel, mon état mental.

J’ai été une nounou, une bonne, une promeneuse de chien, une dame de compagnie, une gardienne d’enfants monstres, le tout dans une langue que je ne comprenais absolument pas et sans jamais vraiment avoir de jour de congé. La famille m’a utilisée au maximum, au bout de mes ressources physiques et morales. J’étais dans un état de stress constant à ne jamais comprendre ce qui se disait, à devoir déduire en continu, à combiner une multitude de tâches quotidiennes et à devoir gérer deux enfants aucunement élevés, qui plus est dans une langue qui m’est inconnue.

Mais il y a eu de beaux moments, bien sûr. Huit ans après, je garde davantage les beaux souvenirs et les amitiés que j’ai tissé avec certains jeunes du village. Mais je me souviens aussi qu’une amie rencontrée là-bas m’a sortie d’urgence de cette famille pour m’accueillir chez elle, alors que j’étais malade, maigre et à bout de force. Je suis rentrée au pays un peu traumatisée, dans un état d’esprit que personne ne pouvait comprendre. Je n’en ai pas trop parlé. J’ai attendu de pouvoir m’en remettre toute seule. Je vais être honnête, ça m’a pris quelques années. Mais bon, c’est une expérience de vie comme on dit!

Je n’ai plus de contact avec aucune de ces familles. Si parfois j’aimerais savoir comment ont grandi les enfants et je regrette de ne pas avoir entretenu une correspondance avec leurs parents, je sais en mon for intérieur pourquoi il en est ainsi. Il m’a été très dur de m’impliquer quotidiennement dans une famille auprès d’enfants, de les aimer, d’en prendre soin, de les protéger, de les amuser puis de les quitter. C’était un deuil auquel je ne m’attendais pas et pour lequel je ne m’étais pas préparée. Aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai finalement décidé de ne pas maintenir de contact un peu pour faciliter la rupture.

Avez-vous déjà été au pair? Ç’a été une expérience plus douce que la mienne?

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