Au cours des prochaines semaines, je vous présenterai mes coups de cœur de littérature jeunesse à offrir pour Noël (parce que ça arrive bientôt) ou à offrir n’importe quand (quand il s’agit de livres, n’importe quand, c’est toujours le bon moment.) Partie 1 et 2
J’ai perdu ma foi en l’esprit de Noël, je devais avoir environ… 7 ans. Une famille séparée qui ne s’entend pas, c’est pas ce qu’il y a de mieux pour donner le goût de festoyer. La suite n’a pas aidé; dix ans à travailler dans les magasins La Baie au doux son de Jingle bells rock d’octobre à janvier, ça laisse des séquelles. En plus, le capitalisme et moi, ça fait deux. Vous dire que je ne me lance pas à corps perdu vers les livres d’histoires de Noël est un euphémisme hyperbolique.
Je vous laisse deviner ma réaction quand j’ai aperçu le dessin d’un père Noël sur la couverture d’un album jeunesse que les éditions de la Bagnole venaient de me faire parvenir. Reste que je me suis dit que je serais bonne joueuse et que je lirais le livre en présence du Monsieur Lapin, comme ça mon esprit grincheux ne briserait pas le moment.
C’est donc pleine d’appréhensions que j’ai ouvert Le Jouet brisé (dernier titre jeunesse de l’auteur Louis Émond et qui a été illustré par Jean-Luc Trudel).
Le début surprend. On y rencontre Jérôme Trottier, un jeune chômeur qui accepte un peu par dépit un travail de père Noël au Grand Magasin. C’est en chemin vers le boulot, vêtu de son habit, que Jérôme croise un enfant chagrin d’avoir brisé sa petite pelle mécanique. Après une brève hésitation, Jérôme propose à l’enfant de réparer son jouet et de le lui ramener le lendemain, devant chez lui. Le mot se passe. Les enfants accourent pour demander à ce curieux père Noël de réparer leurs jouets brisés. Jérôme réalise rapidement la joie que lui procure l’idée de réparer, chaque soir, les jouets des enfants de son quartier.
Reste que ce nouveau « travail » prend du temps sur l’autre. Fâché de ses multiples retards, le patron de Jérôme lui ordonne de remettre ses habits de père Noël, en plein milieu du magasin, devant les enfants.
En sortant, des enfants et des adultes attendent Jérôme Trottier avec une multitude d’objets, jouets, machines à réparer. Jérôme en a tant qu’il ouvre un petit commerce : « Monsieur père Noël – Réparations en tout genre ».
J’ai été happée par l’histoire! J’ai été fâchée contre le patron. Je ne voulais pas qu’il oblige Jérôme à se dévêtir de ses habits devant les enfants. J’ai été conquise par les illustrations sketchy qui donne une impression d’histoire sans âge. J’ai été touchée par la générosité et l’altruisme du personnage.
Je me suis rappelé que c’est ça Noël, je pense. Que c’est CE moment où les gens se rappellent qu’il faut faire le bien sans attendre de retour ! En fait, je me dis en l’écrivant que ce serait bien que les gens s’en souviennent plus souvent, des fois… Je dis ça comme ça.
Quelle est votre relation aux histoires de Noël?
Pour le trouver en bibliothèque ou librairie :
Louis Émond
Le Jouet brisé
Les éditions de la bagnole, Montréal, 2015.