Parfois, j’ai l’impression que je n’ai pas compris quelque chose. J’ai la sensation de ne pas être une mère au goût du jour (j’écoute trop d’émissions de déco, je sais) dans ma mentalité ou dans mes façons de faire. Je m’y accommode bien en général, mais il y a des moments où, confrontée à d’autres mères et d’autres mentalités, je me sens dépassée. Je me sens pas correcte pis ça m’écoeure parce que je crois fondamentalement qu’il y a plein de façons d’être une bonne mère.
Par les temps qui courent, il est de bon ton d’allaiter (et si vous n’allaitez pas, vous avez intérêt à avoir de mauzus de bonnes raisons). Il est également de bon ton d’accoucher le plus naturellement possible, sans épidurale avec une intervention médicale le plus réduite possible, de faire du cododo, du peau à peau, d’utiliser des couches lavables et j’en passe.
Vous vous en souvenez peut-être, j’ai choisi de ne pas allaiter (mon tout premier texte : Allaiter c’est trop dur et le biberon c’est pas beau). Les commentaires qui s’en sont suivis furent diversifiés. Vous m’avez félicité, jugé, encouragé, dénigré. Pis c’est correct. Je vais aussi vous dévoiler que j’ai choisi d’accoucher à l’hôpital avec une épidurale, que je ne fais pas de cododo et que j’utilise des couches jetables. Pis je ne me sens pas coupable de tous ces choix, ça concorde avec ma réalité, ma situation.
Tous ces choix ont été déterminés à l’avance, ils ne sont pas issus d’un plan qui n’a pas fonctionné.
Crédit : reactiongifs.com
Mais (parce qu’il y a très souvent un mais), lorsque j’écoute des conversations de d’autres mamans, je me demande si j’ai le droit d’avouer ces choses. Je me demande si je peux dire que moi, je trouve ça rassurant d’accoucher à l’hôpital avec plein de professionnels autour de moi. Que je trouve ça dont pratique des couches jetables. Je me demande si je peux dire que je n’ai pas choisi ce qu’il y a de mieux pour moi-même, mon bébé, l’environnement et la planète. Je n’ai pas choisi d’essayer d’être parfaite et de faire des choix parfaits.
Peut-être me direz-vous que mon choix d’accoucher à l’hôpital parce que c’est rassurant est dû au manque d’information sur ce qu’est réellement un accouchement, que pour une grossesse sans complication, il est tout aussi sécuritaire d’accoucher à l’hôpital qu’en maison de naissance. C’est vrai, je le reconnais aisément. Mais est-ce que je peux quand même préférer l’hôpital, l’obstétricienne et sa tralée d’infirmières?
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C’est weird. J’ai l’impression (et je dis bien l’impression) que si une maman dit avoir tapé son enfant dans un moment où elle était grandement dépassée par la situation, nous serons empathiques envers elle. Nous la rassurerons en lui disant qu’il peut nous arriver à tous de perdre le contrôle, que personne n’est à l’abri de ce genre de chose. Et nous le lui dirons avec raison d’ailleurs.
Cependant, si cette maman dit avoir choisi les biberons ou dit avoir choisi la facilité/médication pour son accouchement, elle aura peut-être droit à des jugements, des regards, des murmures derrière son dos. Peut-être. Et peut-être aussi que ces deux mamans auront le droit aux jugements et aux murmures.
Est-ce que vous vous efforcez de faire des choix parfaits, d’être un parent parfait? Est-ce que vous vous permettez de choisir la facilité au détriment du plus grand bien?