Je suis en couple avec un (ex)infidèle – Partie 2 : les défis.

Première partie

L’infidélité, ce n’est pas juste une histoire qui se passe entre la personne qui trompe, celle qui est trompée et personne avec qui on trompe. Ça touche tout le monde. Surtout quand c’est ce qui provoque une séparation. Ce qui brise le couple, qui fait éclater la famille.

La fille de mon homme sait ce que son père a fait . Elle a de la difficulté à dealer avec le fait d’avoir un papa qui a trompé sa maman. Et je la comprends. Je la comprends tellement. Mais je me dis toujours que quand elle sera rendue à dater (ce qui arrive à grands pas), elle va peut-être mieux comprendre les décisions auxquelles font face les adultes. Pas nécessairement comprendre ou accepter la tromperie, mais peut-être simplement saisir toutes les subtilités qu’un couple peu avoir. Surtout les couples avec des enfants. Oh que tu en comprends des choses, quand tu deviens à ton tour parent!

Choisir de partir, c’est vivre avec le fait de perdre tes enfants quelques jours par semaine. C’est perdre possiblement ta maison, ta sécurité, ta stabilité, la mère de tes enfants. Tromper, c’est y aller pour le beurre et l’argent du beurre. C’est avoir du cul, de l’attention, avoir quelqu’un qui te regarde avec admiration, qui te complimente, qui te regarde comme tout sauf comme un coparent. C’est ne pas avoir de responsabilités l’espace d’une baise, d’une soirée, d’une nuit, puis de trop de soirées.

Mon copain apprend encore à vivre avec la conscience occupée, ce qui lui gruge de l’énergie comme on peut difficilement s’imaginer. Savoir que tu as fait mal à l’autre, c’est un peu la pire conséquence. Mon chum a blessé sa femme très profondément. Il a été blessé lui aussi, mais disons qu’il a couru après (sorry de mon petit manque de compassion, chéri).

C’est un peu ça…
Crédit : giphy.com

Il vit avec des regrets aujourd’hui. Il vit en essayant de construire une meilleure relation avec sa fille, en essayant d’adoucir la blessure qu’il lui a infligée à elle aussi, indirectement. Et il vit en travaillant à me prouver à moi qu’il ne reproduira pas son pattern. Alors je me dis que son assiette est pas mal pleine avec tout ça, qu’il a certainement dû saisir au moins en partie l’ampleur de toutes les embûches qu’un trip de cul peut avoir à long terme.

Je ne l’excuse pas. Je ne l’excuserai jamais. Mais je suis amoureuse de lui, et je le prends tel qu’il est. Il m’a raconté son passé. Je lui ai raconté le mien. On a décidé de se choisir et de bâtir sur ce qu’on connaît de l’autre, mais sans s’en tenir rigueur. C’est tout un défi, mais c’est ma plus grande aventure amoureuse. Et j’ai des papillons de pouvoir la vivre, chaque matin.

Partager sa vie avec quelqu’un qui a trompé, c’est rempli de défis. Comme partager sa vie avec quelqu’un tout court. Chaque couple a ses défis. Le nôtre, c’est la confiance. En fait, c’est principalement le mien. Apprendre à faire confiance.

On parle de mariage, d’habiter ensemble, de voyager, de vieillir aux Résidences Soleil en tapant les petites vieilles avec nos cannes et en pinçant une fesse de préposée par-ci, par-là, entre une game de bowling et une de ping-pong (#JokePasJoke). Je veux me marier avec mon homme. On n’aura pas d’enfants parce qu’on n’en veut pas d’autres.

J’ai par contre besoin d’une forme d’engagement. Et pour moi le mariage fait partie de notre futur. Pour lui aussi, qu’il me dit. Il ne voulait pas se remarier. Mais il m’a dit qu’avec moi, il le ferait, sachant que c’est important à mes yeux et qu’on vit quelque chose d’intense et de passionnel qu’il n’a pas vécu avec plusieurs autres avant.

Le seul hic, c’est que mon homme fait du sport et qu’il dit qu’à cause de ça, il ne portera pas son alliance parce qu’il va devoir l’enlever tout le temps et qu’il ne voudrait pas la perdre au fond d’un sac ou l’oublier dans un vestiaire. Et ça, ça me gosse. BEAUCOUP. Ça met un doute dans mon esprit. Je sais que l’alliance, c’est juste un symbole physique, ça n’a rien à voir avec l’engagement pris auprès de moi. Mais connaissant son passé et son côté charmeur, je n’aime pas l’idée de savoir qu’il prévoit d’office ne pas porter sa bague.
 

Crédit : worldlifestyle

 

Il m’a parlé de la porter dans une chaîne, au cou. Je ne suis pas tant fan de l’idée. Je lui ai demandé s’il se ferait tatouer une bande noire autour de l’annulaire. Il m’a dit non, qu’il trouve ça laid. On en est là. Pis on ne se marie pas tout de suite, mais j’y pense. Souvent. Parce que pour moi, ne pas mettre son alliance, c’est une façon subtile de ne pas s’afficher comme marié, comme en couple, comme non-disponible. Il ne portait pas son alliance quand il était marié avec la mère de ses enfants. Je sais qu’elle aussi, ça la titillait. Pis on connaît la fin de l’histoire.

Je suis consciente qu’une bague ne me garantirait pas la fidélité, ni que d’autres femmes l’approchent (je suis la première à trouver ça beau, une main d’homme avec une alliance évidente). Mais je n’aime pas l’idée qu’il ne la porte pas. Pire, qu’il planifie ne pas la porter. Je suis peut-être trop contrôlante? Trop demandante?

Quelles sont vos histoires à vous, d’infidélité, de confiance, de mariage, de pas d’alliances?