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Réapprendre à vivre sans les anovulants.
Crédit: Valérie Longpré

Au moment même où j’écris ces quelques mots, je suis menstruée. J’ai le ventre qui veut exploser comme s’il y avait un dinosaure qui me bouffait les entrailles de l’intérieur. T’sais, quelque chose de sauvage rare. Pas un long cou gentil comme Petit Pied, non, non. Plus genre comme le tyrannosaure déchaîné de Jurassic Park. Après quatre mois de pilule en continu et des années de contraception, hello le retour des menstruations, n’est-ce pas?

Fait que les douleurs menstruelles sont bel et bien tangibles. Oh oui, je les sens en masse dans le bas de mon ventre, dans le bas de mon dos, dans le haut de mes cuisses, bref, ça me laisse un peu comme un « boutte » de gingembre atrophié. Je me sens handicapée temporairement, à moitié capable de bouger avec, comme seule solution possible, me bercer frénétiquement, en petite boule dans les divans, devant un film triste sur Netflix.

Mais, ce n’est pas tout. Il n’y a jamais personne, moi, qui m’avait averti qu’on se sentait dégueulasse en arrêtant la pilule. Ça fait un peu plus d’un mois que j’ai pris mon dernier cachet et je me suis sentie retomber en plein crash hormonal de mon adolescence. Poussée de p’tits boutons dans le front et explosion de couperose sur les joues à l’appui.

D’un autre côté, tous les symptômes d’une ménopause hâtive m’ont fait détester les derniers jours de l’été : bouffée de chaleur extrême et fatigue intense. C’était difficile pour Valérie Longpré de se mouvoir sans avoir une fuite catastrophique des glandes sudoripares. Après avoir sué ma vie entre deux cours universitaires, la seule option envisageable pour moi était de m’affaler nue dans mon lit avec tous les ventilateurs braqués sur moi.

Maintenant, j’espère seulement que mon utérus expulsera, en même temps que les parois pu bonnes et inutiles de mon endomètre, toutes les hormones superflues qui me rendent la vie pénible pour que je puisse enfin retrouver un semblant de vie normale. Sans blague, je pleure déjà beaucoup dans mon quotidien, mais là les chutes Niagara sont de la p’tite bière à côté de moi. Je savais que je n’aurais jamais dû réécouter I am Legend. Mais t’sais, quand Will Smith tue son chien en silence dans son labo? Son seul et unique ami de tout l’univers, ce brave et fidèle compagnon voué à une mort certaine. C’est tellement triste, je ne pensais jamais m’en remettre.
 


 

Crédit : Movieclips /YouTube

Alors, comme je disais, je suis menstruée. Et dans le fond de mon cœur, je vis ma première petite déception, mon premier petit deuil du bébé qui n’est pas encore là, qui ne s’accroche pas à l’intérieur de moi. Je sais que ce n’est que le premier mois, je sais que ça prendra encore du temps. Tout ça, c’est correct, mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir hâte de tenir contre moi mon propre enfant chaque fois que je vois un nouveau-né avec sa maman à l’épicerie du coin.

Avez-vous senti des effets indésirables à l’arrêt des anovulants? Espériez-vous dès le premier mois tomber enceinte?
  

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