J’ai beaucoup de qualités en tant que parent : je suis drôle, empathique et chaleureuse, je ne manque jamais d’encourager mes enfants dans leurs projets, de les féliciter pour leurs bons coups, et de leur dire à quel point je suis fière d’eux. Mais, chez nous, ce n’est pas exactement Summerhill.
Je m’en rends compte quand je compare mon style d’éducation avec celui de plusieurs autres parents. Je ne suis pas autoritaire (je viens de faire le test ici pour me rassurer), mais mettons que je ne niaise pas avec la puck quand vient le temps d’intervenir.
Entre vous et moi, je suis prompte à faire régner la loi et l’ordre, pas tant parce que c’est « tolérance zéro », mais parce que j’ai juste ZÉRO tolérance. Ça revient un peu au même, mais dans le premier cas, ça relève d’un principe d’éducation et dans le deuxième, de ma santé mentale.
Comment faites-vous…
- Pour supporter un enfant qui chante en crescendo tout en tournoyant autour de vous pendant que vous discutez avec quelqu’un?
- Pour vous faire interrompre aux dix secondes et prendre le temps de répondre à chaque fois?
- Pour laisser votre enfant se promener sous les tables au resto?
- Pour lui préparer du spag’ à la demande parce qu’il trouve que « la quiche est dégueulasse »?
Ce sont toutes des choses qui me font sauter une solide coche en une demi-seconde. En plus d’avoir la mèche courte, c’est plus fort que moi, mes enfants sont comme une extension de moi-même : ils se comportent mal, j’ai honte; ils se comportent bien, je suis fière. Bête de même.
En général, mes enfants ont une bonne idée du comportement que j’attends d’eux en public : « J’aimerais que tu dises bonjour d’une belle voix claire, je veux que tu restes debout à côté de moi et que tu évites les petits rires forcés de hyène hystérique. » Oui, ils font ça des fois, on se croirait dans un asile psychiatrique de film d’horreur.
Rarement je vais intervenir de façon musclée sur le coup. Habituellement, je menace entre mes dents en faisant de gros yeux : c’est très efficace. Si je ne suis pas prise au sérieux et que je dois intervenir à nouveau, les menaces se transforment en conséquences que j’énonce clairement, et que j’applique ensuite pour vrai… de vrai. Et ils le savent.
Je m’efforce autant que possible que la conséquence soit en lien avec le geste posé et qu’il y ait un côté « réparation » si nécessaire, mais souvent, je l’avoue, je manque d’imagination et je suis dans les classiques : « Sors de table et monte dans ta chambre. »
Encore plus old school? Parfois, je leur fais faire des copies. Je sais, je sais… Mais c’est vraiment efficace pour retenir un message, et à 4 et 6 ans, ça les occupe pendant un bout et ça leur fait pratiquer leurs lettres!
Tout n’est pas parfait, je ne suis pas parfaite. Il y aurait sûrement plein d’autres façons plus sympathiques d’obtenir les résultats souhaités. Mais vous savez quoi? Ça marche. On est heureux, ils sont heureux. Qui plus est, la plupart du temps, mes enfants se comportent comme de charmantes personnes et ça me remplit de joie.
Vous considérez-vous comme un parent sévère? Êtes-vous en paix avec votre style parental?