Je me souviens bien de quand j’avais 17 ans. J’allais au cégep, je sortais avec mes amies et je buvais parfois de la bière.
Il m’arrivait aussi de rencontrer des garçons. On se regardait dans les yeux et on discutait un peu. Au bout de 10-15 minutes, on savait tous les deux si la conversation se poursuivrait et si on se reverrait. Si oui, on échangeait nos numéros. Sinon, case closed!
Aujourd’hui, les choses ont bien changé. Avec l’avènement des réseaux sociaux, les jeunes sont plus en contact que jamais! Bien cachés derrière leurs écrans, ils échangent jusqu’aux petites heures du matin. Parfois, ils finissent par se rencontrer, souvent déjà un peu amoureux de quelqu’un qu’ils n’ont jamais vu « en vrai ».
Si les choses se passent bien, ils chillent ensemble, s’échangent des textos, s’envoient des photos. Si la rencontre se passe mal (ou pire : si elle n’a juste JAMAIS lieu), nos jeunes retournent derrière leurs écrans et repartent à la conquête du sacro-saint WEB.
Je suis inquiète pour nos jeunes. Pas pour ceux qui trouvent un équilibre entre la réalité et le Web, mais pour ceux qui croient qu’ils trouveront l’amour sans développer leur sens du charme.
J’en ai eu un à la maison cet été, un jeune. Un jeune de 17 ans, beau et intelligent. Un grand aux yeux pairs, aux cheveux châtains et aux épaules larges. Un jeune qui a du style et qui sent bon.
Je l’ai vu aller sur Tinder (une application de rencontre), plusieurs heures PAR JOUR, à la conquête d’une fille un peu comme lui : timide, mais jolie, avec la tête pleine d’idées cool, pleine de projets à réaliser.
Et du haut de mon rôle de belle-mère, je me suis inquiétée. Inquiétée qu’il perde son temps et son énergie. Inquiétée qu’il soit déçu. Inquiétée que les papillons qu’il avait dans le ventre meurent lors du premier rendez-vous (qui n’aurait probablement jamais eu lieu s’il avait rencontré la même jeune fille ailleurs que sur le WEB!).
Je n’ai jamais daté sur le Web. J’ai rencontré mon conjoint dans un resto. J’ai regardé dans ses yeux bruns, j’ai senti son odeur en m’approchant un peu et j’ai eu le frisson quand son bras a frôlé le mien.
Je souhaite la même chose à nos jeunes.
Je souhaite qu’ils délaissent leurs écrans et sortent de leurs tanières. Je souhaite qu’ils lâchent Tinder, Facebook et Twitter et qu’ils développent leur sens du charme, sans les filtres qu’imposent naturellement les réseaux sociaux. Qu’ils rencontrent d’autres jeunes EN VRAI, qu’ils s’exposent à la lumière du regard de ceux qui veulent VRAIMENT entrer en contact avec eux.
Je souhaite pour eux l’amour, le vrai. Celui qui ne s’échange pas en 140 caractères, qui n’est ni public ni restreint. Celui qui fait qu’on éteint les alertes et que l’on désactive les pastilles rouges.
Que pensez-vous de l’usage des réseaux sociaux de vos ados?