Aller au contenu
Passion accouchement : quand donner naissance est l’une de vos choses préférées.
Crédit: Myriam Lafrenière

J’ai deux enfants, une grande et un petit. Je les aime follement. Je les aime chaque fois que je respire, mais des fois ils m’énervent tellement que je tombe en apnée. Je profite de cette tribune pour parler, en premier, de ce que je préfère du début de l’aventure parentale : l’accouchement.

Dernièrement, je me suis fait tripoter les dents par une jeune hygiéniste qui me disait qu’elle voulait des enfants, mais que c’était un problème parce qu’elle ne voulait pas accoucher. Ça lui faisait trop peur. Moi, je suis la fille à aller voir quand on ne veut pas accoucher. Même si j’en parle avec la gueule ouverte et un peu de bave sur le bord de la bouche, c’est convaincant. Quand je parle de grossesse ou d’accouchement, je deviens tout excitée, les yeux brillants et la voix aiguë, je pense.

Bien sûr, il y a la grossesse. C’est vrai qu’on vomit, on chiale, on grossit. On ramollit, aussi, et on ralentit. Comme s’il ne fallait pas trop en demander à notre cerveau parce que notre corps était trop occupé à fabriquer la vie. On pleure pour rien et on pense à notre bébé plus souvent qu’on respire. On se demande si on va l’aimer, si on sera une bonne mère, si c’est vraiment pour nous, tout ça… Un petit bruit de fond fatiguant.

Mais il n’y a pas que ça. On se fait pousser des seins spectaculaires (passer de A à C et avoir enfin une craque a été, dans mon cas, une grande source de joie et d’émerveillement). On se sent plus vivante qu’une forêt tropicale un lendemain de pluie. Ça bouge, là-dedans. On est un jardin d’Éden ambulant, une source d’admiration, un écrin précieux, une superhéroïne, l’incarnation de la féminité. Et on ne sait même pas encore ce qui nous attend.

Crédit: Myriam Lafrenière

Crédit : Myriam Lafrenière

Moi, j’aimais tellement ça, être enceinte, que j’ai dû être provoquée à 42 semaines la première fois. C’est là que j’ai enfin pu voir ce que j’avais dans le ventre… Je dois dire que faire sortir un bébé de mon corps, je trouve ça transcendant.

L’attente, la fébrilité, l’intensité, le côté animal, l’absence totale de raison… J’aime tout ça parce que je sais que c’est momentané, mais pas autant que j’aime le premier cri de ce bébé doux comme de la soie mouillée, qui est enfin sorti et qui sent le gâteau encore chaud, qui nous regarde et qui n’en revient pas non plus. Ce petit moment d’éternité, de fusion et d’amour fou qui donne presque envie de croire en Dieu, que je voudrais revivre chaque jour.

C’est là que la jeune hygiéniste me dit :

« Euh… oui, mais… t’as pas eu mal?
— Si j’ai eu mal?! Pendant à peu près 20 heures, dont 8 où c’était parfaitement insupportable. J’ai crié tellement fort qu’on a dû m’entendre de Vaudreuil à Pointe-aux-Trembles. Mon deuxième pesait 9 livres et quart. Pour mon 5 pieds deux pouces et demi au poids proportionnel, ça fait gros. Pourquoi le bon Dieu fait sortir les gros bébés des petites madames, je ne sais pas. Mais je sais que j’ai marché drôle pendant 2 jours.
— Woh.
— T’inquiète. Deux petits points, un peu de physio et j’étais comme neuve. »
 
Le plus beau reste à venir. L’accouchement n’est que le début de la grande aventure. Si on fait abstraction du manque de sommeil (oui, les nouveau-nés sont cruels) et de tout le dysfonctionnement que ça entraîne, voir son enfant grandir, c’est de la grande beauté.

Avez-vous aimé accoucher?
 

Plus de contenu