C’était un 30 juin. Ce matin-là, pour la première fois depuis près d’un mois, je ne me suis pas levée avec l’envie désespérée d’accoucher. C’était quand même étonnant étant donné le 40 semaines et 4 jours qui me pesaient dans le ventre. Pendant la nuit, j’avais fait mon deuil d’un accouchement imminent et j’étais prête à attendre le déclenchement qui serait prévu 10 jours plus tard. J’ai alors décidé de profiter de ces derniers jours pour sortir de chez moi. Mon conjoint et moi avons donc décidé de participer au shower de sa cousine, auquel nous n’avions pas encore confirmé notre présence parce que t’sais, 40 semaines et 4 jours.
Quand je suis arrivée au Câlins et Popotins pour y acheter un cadeau, j’ai attiré l’œil de la vendeuse. Lorsqu’elle m’a demandé si c’était pour des achats de dernière minute et que j’ai nonchalamment répondu qu’en fait, j’achetais un cadeau pour un shower la journée même, j’ai vu son regard changer. Alors qu’elle regardait la moppe dans son backstore du coin de l’œil au cas où mes fluides décideraient de se déverser sur son plancher, moi, je m’en allais festoyer à St-Jerôme. Elle, elle savait que j’allais accoucher, pas moi.
Crédit : Giphy
Armée de mes achats et de sacs cadeaux, nous sommes partis vers le nord. #YOLO qu’ils disent! Bon, d’accord, je l’avoue, on a aussi pensé mettre dans la valise de la voiture notre sac pour l’accouchement. #YOLOMaisPasTant
Je me suis amusée et toutes les personnes qui m’ont demandé ma date prévue d’accouchement ont levé un sourcil lorsque je répondais « il y a 4 jours », se demandant ce que je faisais là. En plus, je n’avais probablement pas l’air de l’image qu’on se fait de la femme en fin de grossesse qui n’en peut plus d’attendre son accouchement.
Puis, nous sommes revenus à notre appartement, après avoir roulé 60 km avec la lumière de gaz allumée (c’était très #YOLO comme attitude, finalement!), sans se douter que le lendemain, nous regretterions d’avoir été un peu lâches et d’avoir procrastiné quant à l’arrêt à la station-service. Alors qu’à minuit je posais la tête sur mon oreiller, bien satisfaite de ma journée et espérant pouvoir autant en profiter les jours à venir, j’ai senti une contraction. Puis une autre. Finalement, alors que j’avais pratiquement fait mon deuil d’accoucher, la réalité m’a rattrapée. C’est donc avec une nuit de sommeil saccadée que le lendemain je me présentais à l’hôpital afin d’accoucher pour la première fois.