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La maman que je voudrais être.
Crédit: Valérie Longpré

Entre la maman que je voudrais être et celle que je serai, il y aura probablement un fossé de mille pieds que je creuserai moi-même à la fourchette. Entre les plans que nous nous faisons et ceux qui deviendront réalité, il y en aura assurément quelques-uns que nous balancerons volontiers par-dessus bord. Parce que le bateau tanguera parfois sur la mer houleuse de la vie si, si pressée, et que nos bouées de sauvetage ne pourront pas toujours nous garder la tête hors de l’eau. Je le sais.

Mais en attendant, j’ai bien le droit d’ériger des rêves aussi hauts que mes pensées peuvent me porter, aussi gros que la forêt derrière chez mes parents dans mes yeux d’enfants, aussi doux qu’une doudou sur la joue potelée d’un bébé. Et j’ai bien le droit d’y croire fort, fort, assez fort pour penser que ça va vraiment arriver.

Je voudrais être cette mère qui aime juste assez, ni trop, ni pas suffisamment, qui a le dosage bien ajusté pour ne pas étouffer, ni trop laisser aller. Je voudrais regarder mon enfant expérimenter la vie avec sa vision de tout petit sans trop le couver comme un mini poulet, ni le laisser trop s’érafler les genoux dans la garnotte. Je voudrais lui éviter toutes les pires blessures que l’univers nous pitche sur la tête pour qu’il s’émerveille le plus possible, toujours, devant les petits miracles de la nature, que jamais ne s’éteignent les étoiles de ses yeux en forme de voie lactée.

Je voudrais nous inventer mille et un rituels pour planter dans son esprit un jardin de souvenirs dont il prendra soin, qu’il arrosera abondamment et dont il coupera les mauvaises herbes trop envahissantes. Une fois le temps de la récolte arrivée, il pourra se lover dans la douceur de nos mémoires : les dessins dans le dos en bonhomme allumette, les crêpes du samedi matin, le moment du dodo collé collé, la pizza du vendredi soir, les histoires sous la cabane de couvertures et de coussins…

Je voudrais lui transmettre la passion des livres et le voir se transformer à chaque lecture. Qu’il soit chevalier, superhéros, astronaute, explorateur, poète contemporain, troubadour, collectionneur de chats ou dompteur de lions. Je voudrais juste qu’il joue autant qu’il le veut, que son imagination déborde de sa petite tête et lui permette de voyager sur tous les continents, toutes les planètes, toutes les galaxies. Que rien ne le retienne à rester cloîtré entre les quatre murs de la réalité.

Je voudrais guérir son monde qui s’écroule avec un simple sourire tendre, soigner son coude égratigné d’un baiser magique déposé sur son bobo, stopper ses crises de larmes de crocodile par des câlins réconfortants aux super pouvoirs. Je voudrais être cette super maman qui se dépasse pour son enfant, mais qui n’oublie pas qu’elle est aussi la fille de sa mère, la sœur de son frère, l’amie de copines/copains extraordinaires, l’étudiante en littérature et la p’tite blonde de son amoureux. Je suis de celle qui pense que pour donner le meilleur de soi-même aux autres, il faut d’abord être capable de prendre soin de soi et de ne pas s’oublier. Et après quoi? Ben nous faisons juste de notre mieux ad vitam aeternam.  

Crédit : Valérie Longpré
 
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