Pendant la dernière année, une collègue de travail dont je suis très proche a accompagné son conjoint sur le chemin de la maladie. Une maladie avec un seul pronostic : la mort. Chaque semaine, je la suivais dans ce périple tortueux qu’est l’accompagnement de l’amour de sa vie dans son dernier voyage. Le récit plus que triste d’un homme que la santé quitte doucement à mesure que la maladie gagne du terrain. J’ai entendu l’espoir quasi-irréductible transcender ses paroles, mais aussi la peine dans sa voix.
Un peu moins d’un an après le diagnostic fatal, le conjoint de mon amie est décédé.
À l’annonce de la mort, j’ai pleuré, pour lui, pour elle, mais aussi pour moi, pour l’année difficile qui venait de s’achever, la naissance difficile de ma cadette et ses problèmes d’audition.
Devant le désespoir et la peine que nous apporte la perte d’un être cher, je me suis dit que nous étions chanceux de l’avoir parmi nous, en bonne santé. Que rien n’est grave tant que nous sommes entourés de ceux qu’on aime. Les problèmes d’argent, la conciliation travail-famille, les conflits dans le couple, la surdité de ma fille, ce sont tous des problèmes qui prennent beaucoup de place dans ma tête, mais il n’y a tellement rien-là au fond; j’ai un amoureux présent, deux filles adorables, une famille proche et aidante, c’est ÇA qui compte.
Ce soir-là, j’ai serré très fort mes filles contre moi et j’ai dit à mon amoureux que je l’aimais. Ce sont des choses que je fais très souvent, mais ce soir-là ils avaient une signification spéciale.
Je termine ces lignes et je m’en vais lui rendre un dernier hommage, à lui, à elle, ainsi qu’à tous ceux qui se battent corps et âme pour préserver leurs petits bonheurs le plus longtemps possible.
Suite à quel évènement avez-vous eu une prise de conscience?