Je vous écris de mon lit. Dehors, les tondeuses grondent. Dehors, les enfants du voisinage crient. De ma chambre, grâce à la fenêtre ouverte, on entend le chuchotement des feuilles.
Je vous écris en plein après-midi. Jamais encore (dans ma vie d’avant, avant de tomber enceinte) je n’aurais cru concevable l’idée de dormir en plein jour. Maintenant, je sais que la fatigue peut être plus forte que tout et anéantir même les gens les plus motivés (genre moi!).
Avant ma grossesse, je pensais que j’étais fatiguée (not!). Et durant mon premier trimestre aussi, je pensais que de me réveiller le visage imprimé par le clavier de l’ordinateur était un signe de fatigue (not not!).
Il a fallu un an (et plus) de sommeil morcelé par un bébé se réveillant de 4 à 5 fois durant la nuit pour que je comprenne ce qu’est l’épuisement. Cette fatigue sale marquée par des migraines insoutenables. Cette fatigue qui me rend knock-out en plein jour, guettant le moment où mon bébé aura les paupières lourdes. Lourdes, pour qu’enfin je puisse m’endormir.
Alors vite, vite, je rabats le rideau et enterre ma tête sous les oreillers pour faire semblant que je n’entends pas le bruit. Pourtant, j’entends tout. Même que je me rendors avec ce bruit qui remplit mes oreilles. Parfois juste 15 minutes, parfois une heure. JE DORS pendant que le soleil brille bien haut.
Dormir autant me fait peur. Moi qui survivais avec un p’tit 5 heures de yeux fermés, avant. Maintenant, je dors (comme je peux) à chacune des siestes du bébé. Puis, il me faut me coucher de bonne heure. Trop, de bonne heure.
Sortir? Non, merci. Je rêve de m’étendre dans mon lit dès que ma Laure est bordée, endormie, apaisée. À vrai dire, je ne dors pas. Je surveille son sommeil. Je tends l’oreille (à travers mes rêves). J’espionne le sifflement de sa respiration. Je m’en fais. Pendant combien de temps? Est-ce qu’un jour, je ne serai plus fatiguée? Et quand? Quand vais-je retrouver mon énergie?
Dans moins d’un mois, je reprendrai le travail. Souvent, je pense à ce retour. Je m’imagine m’endormir entre les rayons de la bibliothèque (mon boulot). Suis-je encore trop fatiguée pour travailler? Ou peut-être qu’une nouvelle source d’énergie m’apparaîtra. Peut-être que la fatigue se dépose en nous à mesure qu’on vieillit. Peut-être qu’on finit par s’habituer.
Les moms, votre fatigue, vous en faites quoi? Est-ce qu’elle persiste?