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Prématurité : ce qu’il ne faut pas entendre!
Crédit: Mylène Charlebois
Nouvellement collaboratrice pour TPL Moms, il me fera plaisir de partager avec vous des petits bouts de ma vie familiale plutôt chaotique, mais souvent divertissante. Mes articles aborderont parfois la prématurité, puisque mon deuxième bébé est arrivé dans notre vie plusieurs semaines avant la date à laquelle nous l’attendions. 

Accoucher prématurément, c’est se retrouver à bord de montagnes russes. C’est l’inconnu. Les parents et le bébé sont en mode survie. À travers le chaos, chacun y va de son petit commentaire, souvent pour tenter de dédramatiser. Ce n’est habituellement aucunement méchamment, bien sûr, mais parfois, c’est blessant. Voici trois sujets délicats à aborder avec tact pour épargner les parents qui vivent déjà probablement le plus grand stress de leur vie.
 

1. La fin de grossesse.

Exemples : « T’es chanceuse, tu n’as pas eu le temps de devenir grosse. » ou « T’es chanceuse, les maux de fin de grossesse, c’est vraiment pénible. »

Déjà, quand le commentaire commence par « T’es chanceuse… », ça n’augure rien de bon. Comprenez-moi, avant d’accoucher prématurément de mon deuxième bébé, j’ai accouché d’un premier bébé à presque 42 semaines. Les désagréments de fin de grossesse, je connais.

Accoucher prématurément, c’est vivre plein de deuils. Ne pas avoir pu mener une grossesse à terme en est un, et la maman ressent souvent beaucoup de culpabilité. Les vergetures et les fuites urinaires évitées ne remontent pas le moral. Pas plus que le fait de possiblement retrouver rapidement sa taille. Ça se veut réconfortant, mais ça ne fait qu’augmenter le sentiment d’échec.

Le deuil de la fin de grossesse n’est pas toujours facile.
Crédit : Marie-Pier Génier

 
2. L’hospitalisation du bébé.
Exemples : « Tu as le temps de te reposer. Tu vas être en forme quand ton bébé va avoir son congé. » ou « Je ne sais pas comment tu fais pour le laisser à l’hôpital la nuit, moi je ne serais pas capable. »

Accoucher prématurément, c’est passer des jours, des semaines, des mois à l’hôpital. Certains parents y sont jour et nuit, d’autres non. Ayant un autre bébé de 21 mois à la maison, mon bébé tout neuf est parfois resté seul à l’hôpital. Et j’ai braillé chaque fois, dès la seconde où je le quittais.

Tirer son lait aux trois heures, jour et nuit. Être au chevet du bébé dont l’état est parfois critique de très tôt le matin à très tard le soir. Courir sans arrêt pour être partout à la fois. Tout cela n’est malheureusement pas synonyme de repos.
 

3. L’état du bébé.

Exemples : « C’est bien trop petit pour vivre, ça fait pitié. » ou « Arrête de le traiter comme un prématuré, il n’a pas l’air de ça. »

Si les gens autour trouvent que le bébé prématuré fait pitié, imaginez ce que ressentent les parents. Intérieurement, chacun peut se questionner et prendre position sur la vie ou la mort. En parler ouvertement aux parents au moment où leur bébé se bat, non. Sauf s’ils ont demandé un avis bien sûr.

Un bébé prématuré a généralement besoin de plusieurs années avant de rattraper les bébés nés à terme. Alors oui, les parents parleront longtemps d’âge réel et d’âge corrigé. Qu’il soit potelé ou pas, il demeure prématuré.

Crédit : Mylène Charlebois

Si vous venez de monter à bord des montagnes russes de la prématurité, je vous conseille de vous joindre au groupe Facebook Les bébés prématurés du Québec. Échanger avec des parents qui sont passés par là fait un bien fou. Et vous n’y lirez assurément jamais une des phrases de cet article.

Avez-vous déjà été en contact avec la prématurité?
 

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