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Le test (de grossesse).
Crédit: Surija/ Flickr

Depuis février dernier, finie, la pilule contraceptive. Après plus de 15 ans à l’utiliser, soit plus de la moitié de ma vie, je l’ai cessée dans le but très avoué d’avoir un bébé.

Depuis l’âge de 12 ans. Depuis mes premières menstruations, en fait, que je m’envoie une petite pilule rose, 21 jours sur 28, dans le gorgoton. Parce que j’ai les hormones en folie. Parce que j’ai fait une énoooorme hémorragie lors de mes toutes premières règles. Parce que j’ai saigné pendant près de deux mois. J’tais ben, ben, contente d’être devenue une femme, j’peux-tu vous dire…!

Après un peu moins d’une année avec l’Amoureux, ça y était, on était prêts à agrandir notre famille recomposée.

On a fait ça comme des grands, plusieurs fois, avec un plaisir renouvelé chaque fois. Il était hors de question de calculer la date d’ovulation, que je prenne ma température, que je suive un calendrier. On allait faire l’amour quand on aurait envie de faire l’amour, bon. C’est-à-dire souvent. Mais bon, ça, c’est une autre histoire.

Dans les premières semaines d’arrêt de pilule, je me sentais étourdie, nauséeuse, un peu dans les vapes. Étais-je déjà enceinte? Quatre tests allaient me confirmer que non – tests passés à des moments différents, puisque les symptômes ne se calmaient pas le pompon.

Puis, un problème de santé imprévu (tous les problèmes de santé sont pas mal imprévus, me direz-vous) s’est pointé le bout du nez. Hospitalisation, opération, rehospitalisation puis, tranquillement, remise sur pied avec des visites quotidiennes au CLSC pour des (&/*& »?/*$% de changements de pansement.

Une semaine après ma dernière visite au CLSC, ma plaie était magnifique (ça demeure une plaie, mais tout de même) : plus d’écoulement du tout, la cicatrice bien refermée, yé! J’ai pu retourner travailler, après cinq semaines à être K.O.

Quelques jours après ce retour au travail, je me sentais épuisée. Normal, après avoir été très sédentaire – convalescence oblige. J’avais les émotions en montagnes russes (bah, un peu comme en temps normal, mais pire). J’avais mal aux seins (allais-je avoir mes règles sous peu?) et au ventre (vestige de la convalescence, sans doute).

Puis, un dimanche matin, je suis tombée sur un article abordant les symptômes précoces d’une grossesse. Fatigue. Émotions en montagnes russes. Douleur aux seins et au ventre.

Shit.

J’étais enceinte? Pour vrai, cette fois? Oh my God!!!! OH MY GOD! Je vais être une maman? Moi? Je vais m’occuper d’un autre être humain, dépendant de moi, du moins pendant une couple d’années encore? Je vais l’expulser de mon vagin? Je vais devoir lui répéter les mêmes consignes un nombre incalculable de fois, lui dire « non » même quand j’ai envie de dire : « bah, gâte-toi », je vais être obsédée par les tire-lait, les bassinettes et le cododo « pour ou contre? » pendant un méchant bout? Aaaaah!

Direction la pharmacie. J’empoigne un test, le paie et reviens à la maison à toute vitesse.
Je vais chercher mon chum, l’amène dans la salle de bain, fais pipi sur le bâtonnet puis, on attend. Rien. Juste une ligne rose. Pas deux, une. Rien. Pas de bébé. Le ventre vide. Pas de consignes. Pas de « non ». Pas de bassinette. Pas d’expulsion vaginale.

Rien.

Oh my God. Je ne serai pas une maman.

À suivre…

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