Ces temps-ci, je lis beaucoup de textes qui parlent de diversité corporelle. Je suis profondément en accord avec ces idées d’acceptation de soi. Lorsque je regarde les autres mamans, je les trouve magnifiques.
Mais.
Quand je suis confrontée à mon reflet, nue devant le miroir, mes yeux et mon coeur sont gênés. Je m’évite du regard. J’ai mal d’apercevoir ma poitrine dégonflée avec ses mamelons devenus gros et insensibles. Mon âme est triste de voir un ventre gros et mou, parsemé de petites lignes mauves et d’un nombril agrandi. Je me sens blessée lorsque je pose les yeux sur mes jambes dodues remplies de crevasses et de varices. Tout ça est tellement nouveau.
Pour m’aider, j’aurais besoin de tes bras et de tes caresses. Longues, tendres et douces. Pourtant, comme je me repousse, je t’éloigne aussi. Je supporte rarement tes mains qui cherchent mon ventre ou mes seins. Dès que tu t’approches, je deviens raide et tendue à l’intérieur. Comme si tes touchers devenaient le miroir de la transformation de mon corps.
Nos baisers me manquent. J’ai besoin de m’apprivoiser et que tu le fasses aussi à nouveau.
Lorsque, par hasard, je suis confrontée à ton écran et tes plaisirs solitaires, ça me fait tellement souffrir. Je ne t’en veux pas. Le mal qui m’assaille est illogique. Qui regardes-tu en te touchant? À qui penses-tu? Dans mes scénarios, c’est impossible de croire que je traverse ton esprit. J’ai déjà vu « teen porn » dans un historique de recherche. Dans mon corps et mon cœur de maman, ma confiance en moi se brise devant ces mots. Je n’ose même plus te toucher.
Dans le passé, j’ai offert mon corps à qui me plaisait. Sans rendez-vous, sans contrat. J’en ai gardé des marques. Mais j’exerçais un contrôle : mon cœur ne flanchait jamais.
Sauf avec toi. Celui qui voit le cœur, le sensible, le profond de moi.
Est-ce moi?
Est-ce que tout ce que je suis et ce que je deviens est le turn off de nous deux?