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Un pied de nez à mon anxiété – Partie 2.
Crédit: Livin' Spoonful

Comme je vous l’ai confié il y a quelque temps, j’ai dû faire face à l’anxiété lors de ma grossesse. En même temps que je vivais avec elle, il fallait que je fasse le deuil de la grossesse qui va bien. J’ai dû accepter que porter la vie n’était pas aussi agréable que je me l’étais imaginé.

Alors, avec l’énergie qui me restait, j’ai essayé de me trouver des outils pour vivre le reste de ma grossesse le plus rapidement paisiblement possible.

Je n’étais plus capable de m’organiser, de planifier, de m’occuper de mes élèves. Au repos à la maison, je n’étais pas capable de beaucoup plus. Je laissais ces vagues m’envahir et me saisir à m’empêcher de vivre, d’être moi, tout simplement.

J’étais en train de devenir folle!

Ce sentiment de perdre le contrôle sur soi, sur sa vie, sur sa santé mentale a été une étape très difficile.

Mon  médecin m’avait parlé d’un médicament qui pourrait m’aider à me calmer. J’ai fini par l’accepter. J’ai pris une pilule. J’ai tout à coup pris conscience de l’état dans lequel je me mettais, des décisions que je prenais et je me suis dit que j’étais capable d’autre chose. Ce soir-là, j’ai décidé que ma force de caractère et mon désir d’aller mieux seraient ma nouvelle pilule. Veuillez comprendre pour celles qui décident de continuer dans cette avenue, que je ne vous juge nullement, que je comprends le désarroi dans lequel vous êtes et que je respecte complètement votre choix.

Je me suis donc donné une autre chance pour me sortir la tête de l’eau.

Malgré que j’avais de la difficulté à sortir de chez moi, que je planifiais tout, que j’étais toujours en alerte et donc que j’étais épuisée, je me forçais à aller à la rencontre de l’autre.

C’est comme ça que j’ai commencé mes séances d’hypnose. Elles m’ont forcé à sortir de chez moi, seule, à prendre l’auto et à aller à la rencontre de l’autre. Ça m’a aidé à me relaxer, mais elles n’ont pas eu le résultat escompté : faire disparaître tout ça #PenséeMagique.

J’ai ensuite suivi les conseils de ma maman et j’ai pris des cours de sophrologie (merci YouTube). Mes journées étaient ponctuées de ces capsules qui me permettaient de me détendre, jusqu’à m’endormir parfois.


Exemple d’une séance.
Crédit: YouTube

 

J’ai eu la chance d’avoir un amoureux qui ne m’a jamais abandonnée, qui m’a soutenue et qui m’a accompagnée dans mes déplacements pour me permettre de ne pas m’isoler davantage. Il m’a probablement sauvée, sans le savoir.

J’ai été bien entourée, comprise et soutenue.

Émile est né.

Dans ma suite de pensées magiques, je pensais que tout ça partirait avec la naissance. NOT!
Ça fait que j’ai continué ce que je faisais déjà, j’ai ajouté mon bébé à mes bouées salvatrices. Il me donnait cette énergie qui me manquait parfois. L’hiver est passé, les crises se sont espacées, les vieilles habitudes revenaient petit à petit, les inquiétudes s’espaçaient, la vie et ma joie de vivre reprenaient leurs droits : ENFIN!

Février est arrivé et j’ai conclu avec moi-même qu’il me fallait le dernier coup de pouce pour m’aider à reprendre complètement les rênes de ma vie : le suivi en psychologie.

J’ai rencontré une perle. Une psychologue  avec une approche cognitivo-comportementale. Exactement ce qu’il me fallait.

Grâce à elle, j’ai :

  • mis des mots sur ce que je vivais/ressentais;
  • soufflé quand elle m’a confirmé que je ne devenais pas folle;
  • accepté de regarder en avant et non plus d’espérer de « revenir comme avant »;
  • trouvé des outils qui m’aident à retrouver le calme quand la tempête s’approche;
  • compris ce que l’anxiété me faisait ressentir physiquement;
  • partagé à ceux qui voulaient bien l’entendre ce que je vivais;
  • pu retourner travailler l’âme en paix.

Petit pas par petit pas.
Crédit : Felipe Gabaldón/Flickr

J’ai donc repris le contrôle sur ma vie, en grande partie. J’ai accepté de lâcher prise. Ça m’aide. J’avance avec plus d’incertitudes. J’accepte de ne pas être « parfaite » et de pouvoir tomber pour mieux me relever (j’imagine). Je prends le temps de m’écouter et de respecter mes limites. J’ai réappris à vivre.

Vivre avec l’anxiété.
Vivre en tant que nouvelle maman.
Vivre en tant que femme.
Vivre en tant qu’enseignante.
Vivre en tant qu’amie.
Vivre en tant qu’amoureuse.

Je vous souhaite la même chose, parce qu’on le mérite toutes!

Quels sont vos outils? Ça m’intéresse!

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