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J’ai 13 ans, bientôt 33!
Crédit: Catherine/Flickr

Demain, je vais avoir 33 ans.
 
J’ai beau relire et relire cette phrase, je n’y crois tout simplement pas.
 
Répétez après moi. «Ttttrrrrrrreente, ttttttrrrrrrroois». Sentez-vous comment le chiffre à lui seul pèse plus de 500 livres sur chacune de mes petites épaules?
 
Je n’y crois pas, parce que dans ma tête, je suis encore et toujours une « ti-cul ». Vous savez, celle qui entre au secondaire, qui connaît pas grand chose, qui s’inquiète encore de ce que les autres vont penser d’elle, qui pense que « le monde est à sa portée, suffit de rêver », comme dans n’importe quel cheezy-film d’ados américain.
 
La vérité, c’est que malgré une carrière qui dure depuis 14 ans, malgré un mariage, deux enfants, une maison, deux voitures, un compte-conjoint, des REER et des cartes de crédit, je n’arrive jamais à me rappeler à quelle température ni combien de temps on fait cuire un poulet. Je n’ai jamais planté une vivace ou une annuelle de ma vie. Je ne sais pas comment tailler mon lilas.
 
Dans mon jardin, il n’y a que les tomates qui poussent adéquatement (oh big deal!). Je n’ai aucun talent pour faire un budget, ni pour planifier un menu de la semaine.
 
Je suis maman de deux filles, mais j’ai encore besoin d’appeler ma propre mère chaque jour pour un truc, un conseil, une inquiétude (pauvre maman, je m’excuse).
 
Oui, j’ai 33 ans, mais j’ai encore l’impression que quelqu’un va venir sonner à ma porte en me pointant du doigt et en hurlant « Qu’est-ce que tu fais là? Retourne à l’école, t’es encore trop jeune pour tout ça! » (Allô, syndrome de l’imposteur!)
 
Ainsi, la vie passe et j’avance avec elle, mais ma petite tête réfléchit parfois encore comme dans les années 90, où me faire un macaroni à la sauce tomate Hunt’s était le summum de mes compétences culinaires. Comme quand j’empruntais l’auto de mes parents et que je me sentais vraiment mature de mettre 10 $ de gaz dedans pour contribuer.
 
Mais mes filles ne verront probablement jamais cette inquiétude perpétuelle en moi. Cette insécurité de ne pas tout faire comme du monde. Probablement comme je n’ai jamais perçu quoi que ce soit dans les yeux de ma mère. Comme si elle avait toujours eu la vérité absolue.
 
Et si, finalement, chacun restait toujours un « ti-cul » au fond de lui?
 
 
Avez-vous parfois l’impression d’être plus jeune dans votre tête que la réalité?

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