Encore des coupures : à ce rythme, les services d’aide aux femmes n’existeront bientôt plus!
Emilie Sarah CaravecchiaEn ouvrant Facebook, mardi matin, je suis tombée sur cette nouvelle : la ministre de la Condition féminine a fait couper 700 000$ dans l’aide à l’emploi aux femmes.
700 000$, c’est quoi ?
700 000$, c’est près de 60% du budget du CIAFT (Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail).
16 des organismes soutenus par ce CIAFT vont être victimes de ces coupures. 16 organismes communautaires qui aident les femmes de toutes les régions du Québec à revenir à temps plein sur le marché du travail, qui les aident à sortir du cercle vicieux de la pauvreté, qui les aident à intégrer les milieux d’emploi non traditionnels.
Vous me direz : « Pourquoi ces organismes? Emploi Québec fait le même travail sans
discrimination. » Oui, peut-être, mais ces organismes communautaires, qui viennent en aide aux femmes, ont une expertise auprès des femmes qui sont dans le besoin que d’autres organismes (ou structures gouvernementales) n’ont pas. Ils connaissent leur réalité, ils y sont sensibles.
Dans un de mes derniers billets, je disais que je pensais que le gouvernement en avait contre moi. Eh bien, je persiste et je signe. Le gouvernement en a contre les femmes!
Les coupes dans les CPE, les coupes dans des programmes comme Chapeau les filles!, celle-ci et toutes les autres que je ne nomme pas, affectent directement les femmes.
Les solutions à toutes ces coupes sauvages (comme une coupe à blanc de notre forêt sociale), le gouvernement les connaît. Cela dit, c’est au nom d’une idéologie politique néo-libérale qu’il refuse d’y accorder le moindre intérêt.
Pour vous donner une petite idée, la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics a rédigé un document qui explique clairement, et en chiffres, les mesures fiscales que le gouvernement pourrait mettre en place pour récupérer l’argent qui lui « manque » pour financer les mesures sociales que notre société s’est offertes, il y a une cinquantaine d’années.
Pardonnez-moi tout de suite ma comparaison boiteuse, mais je la fais quand même parce que le gouvernement se targue d’être un « bon père de famille. »
Si dans une famille, on constate qu’on se dirige vers la faillite, on peut d’un côté couper aveuglément dans les dépenses et/ou on peut augmenter sa source de revenus. Reste que quand on parle de coupes, on s’entend, il y a une limite. Allons-nous dire à nos enfants : « Bien aujourd’hui, on fait des économies et on ne mange pas. » Ou encore : « Désolée, on va dormir à la belle étoile, car nous n’avons plus les moyens de payer le loyer. »
Je badine, mais je ne suis pas loin de la réalité. Ce que fait le gouvernement présentement, c’est de mettre dans cette situation des milliers de femmes, de familles et de ménages québécois. Est-ce vraiment un « bon père » de famille celui qui ose affamer ses propres enfants (citoyens)? Pis la mère de famille, elle, elle en pense quoi? #BonPèreDeFamilleExpressionÀBannir
Oh! et pendant qu’on est dans la métaphore boîteuse, rappelons pourquoi elle boîte. Elle boîte parce que contrairement à une famille endettée, le gouvernement n’a pas l’obligation de toujours faire équilibrer les colonnes de chiffres. Le gouvernement n’a pas l’obligation impérative et immédiate de rembourser ses créanciers, ça et Joseph Stiglitz, le prix Nobel d’économie, qui dit depuis des années que l’austérité est un échec.
Que pensez-vous des solutions proposées par la Coalition?