Aller au contenu
Lettre à celle qui s’occupe de mon enfant.

Marie-Ève,
 
Dès que j’ai appris que j’attendais un enfant, j’ai su que ma vie ne serait plus la même. J’ai aussi vite compris que je devrais le laisser dans les mains d’un-e inconnu-e lorsque je retournerais à ma vie d’avant. Que viendrait le moment fatidique où je devrais faire confiance à quelqu’un que je ne connaissais pas pour que mon fils passe plus de temps avec cette personne qu’avec moi. Juste à y penser, j’angoissais.
 

Crédit : Léa Desbiens

 
J’ai songé à tout laisser tomber. Qui a besoin de travailler? On pourrait très bien vivre dans une tente dans le bois. Pourquoi retourner à l’école maintenant que j’avais un humain à aimer inconditionnellement? Un fond de pension et des REER, c’est overrated. Mais après m’être occupée de ce bébé merveilleux à toutes les secondes de ma vie pendant huit mois, je l’ai laissé à son père pour les deux suivants et je suis retournée travailler. J’avais trop besoin de m’accomplir et d’être celle que j’avais toujours voulu être, pour mon fils et pour moi.
 

Crédit : Léa Desbiens

 
J’ai visité plusieurs CPE et milieux familiaux avant de te rencontrer. Des endroits qui  m’ont semblé bien, mais où il manquait toujours un petit quelque chose pour que je me sente totalement confortable avec ma décision. J’ai eu ton nom pour la première fois via Émilie, que je connaissais à peine. Une inconnue qui te présente à une autre inconnue, ça s’annule, non? Elle m’a dit que tu avais une place de libre dans ton milieu familial, pas très loin de chez moi. On s’est parlé au téléphone et j’ai été rassurée dès la première minute. On avait les mêmes valeurs, nos enfants avaient des parcours semblables et j’avais déjà hâte de te rencontrer.
 

Recevoir des photos de mon fils pendant la journée, c’est magique.
Crédit : Marie-Ève C.

 
Il n’avait pas encore un an qu’on te laissait notre fils pour la première fois, Marie-Ève. J’étais franchement stressée, mais au fond de moi je savais que tout irait bien. L’intégration s’est fait un peu trop facilement et Noam a rapidement commencé à faire des journées complètes. Il était heureux lorsqu’il te voyait le matin, te tendait les bras et souriait constamment. J’avoue que ça m’a fait un pincement au cœur, mais ça n’a pas duré longtemps. Comment aurais-je pu être triste devant tant d’amour réciproque?
 
Ça fait maintenant près d’un an qu’il passe (presque) plus de temps chez toi que chez moi. Qu’il me parle de toi, de Louis, de Vivianne, de Marianne et d’Alexia chaque jour où il ne vous voit pas. Qu’il apprend de plus en plus de choses, de plus en plus de mots. Qu’il grandit si vite, sans que je puisse y changer quoi que ce soit.
 

Ce que je reçois dans la journée!
Crédit : Marie-Ève C.

 
Merci d’être si douce et si patiente avec lui lorsqu’il prend des croquées de ses ami-e-s (je suis vraiment désolée pour ça, les parents!).
 
Merci de t’émerveiller autant à chacun de ses progrès, comme s’il était ton propre enfant.
 
Merci de nous avoir ouvert tes portes plus tôt et de nous avoir proposé de modifier ton horaire pour nous accommoder, quand on en a eu besoin.
 
Merci de parler de lui avec moi pendant des dizaines de minutes lorsque je viens le chercher, même s’il est passé 17 heures.
 
Merci de me permettre de bâtir notre avenir, en ayant la tête complètement libérée pendant que je ne suis pas avec lui.
 
Merci de m’envoyer des photos et des vidéos de mon bébé d’amour, ça m’aide à passer au travers de mes journées.
 
Merci.

La personne qui s’occupe de vos enfants est-elle aussi merveilleuse que Marie-Ève?

Plus de contenu