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Quand grossesse rime avec anxiété.
Crédit: Son of Grucho/Flickr

L’arrivée d’Émile avait été pensée, planifiée et attendue. Tellement que je ne m’étais pas laissé de place pour l’imprévu. À bien y penser, je me décourage moi-même!

Tout s’était passé comme convenu. J’étais tombée enceinte du premier coup, j’attendais ma merveille pour le mois de juillet. Tout était PARFAIT. Le 17 février, j’apprends que j’attends un petit garçon : la cerise sur le sundae!

Je me sens bien, je n’ai pas de symptômes de grossesse et je crois bien ne jamais avoir été aussi sereine que pendant ces 20 premières semaines.

Mais voilà. La 21ème semaine arrive. J’ai des contractions, rien de douloureux, mais ça ne part pas et c’est assez régulier. Dans la nuit noire, tremblotante, je me rends à l’hôpital en me disant que c’est beaucoup trop tôt pour faire ce trajet. Verdict : rien de grave, de fausses contractions (Braxton Hicks) qui viennent et qui partent sans incidence pour bébé. Me voilà rassurée.

À partir de ce moment, j’ai moins d’énergie, mon corps trouve ça de plus en plus difficile et mon travail m’épuise. J’accepte la fatigue et me repose de plus en plus, mais ce n’est pas toujours facile.

Crédit : Sarah Joy/Flickr
 

Entre la 25ème et 28ème semaine, je suis tombée en présence de mes élèves. J’ai perdu connaissance. Diagnostic : choc vagal. Bref, rien de grave. Sauf que ça a été le début de la fin! J’ai commencé à avoir peur de tomber à chaque fois que je ressentais un petit inconfort dans mon corps. Ça fait que de jour en jour, de semaine en semaine, mon état s’est détérioré.

J’avais peur de tout. Je ne voulais plus faire mon épicerie seule, plus magasiner seule, plus rien faire finalement. Je voulais être chez nous, et même des fois à la maison, ça n’allait pas fort. J’ai donc commencé à éviter toutes situations qui pourraient causer lesdits malaises, je me suis isolée et j’ai continué de perdre la carte. Je n’avais plus de concentration, plus de mémoire, plus d’organisation, ma vie me filait entre les mains, ma grossesse aussi. Moi qui avais tout planifié, tout envisagé, voilà que tout ne se passait pas comme prévu.

Le lâcher-prise qu’on me disait. J’en étais incapable. J’avais peur.


Crédit : Luca Rossato/Flickr

 

Au début, j’essayais de me raisonner et puis plus le temps passait et plus ça empirait. Un jour, lors d’une visite chez le médecin, j’ai craqué parce que je n’en pouvais plus. J’avais peur d’avoir peur. J’ai dû arrêter temporairement de travailler : je n’en étais plus capable. Sauf que je pensais que ça réglerait la situation. J’étais tombée à l’école, si je n’y allais plus, la roue arrêterait de tourner. Et bien non. Parce qu’elle tournait dans ma tête. Et ma tête, b’en, c’est dommage, mais elle me suit partout, n’importe quand.

Je commençais à penser que je ne m’en sortirais jamais et que je devenais folle. Mes journées étaient interminables et tout pouvait provoquer une angoisse. Tellement que j’ai décidé de me prendre en main.

Dans mon prochain billet, je vous parlerai des décisions que j’ai prises pour m’aider à retrouver de la sérénité et une qualité de vie après ce tsunami qui est passé dans ma vie.

Avez-vous vécu de l’anxiété pendant votre grossesse?

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