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Danger : parents toxiques.
Crédit: Annie Nonyme

J’ai des parents toxiques. Qui s’insinuent sans cesse dans ma vie. Qui jugent mes moindres choix. Qui sont bien fiers que je sois leur fille quand je vis des réussites professionnelles, mais qui se taisent le reste du temps. 

J’ai des parents qui sont restés ensemble « pour les enfants. » Des parents qui se sont crié des bêtises toute leur vie, même aujourd’hui, après 20 ans de divorce.

J’ai des parents qui ont voulu se blesser en mêlant leurs enfants à leurs histoires. En leur faisant prendre parti. En médisant sur l’autre parent. 

Eh que j’avais don’ hâte, d’avoir 18 ans. D’être une adulte. Parce que je pensais qu’en devenant adulte, je deviendrais forcément émancipée. Que le poids de mon enfance et de mes parents, surtout, ne me pèserait plus.

« B’en, arrête de les voir! » B’en oui, toi, c’est mon idéal de vie, d’élever une famille sans grands-parents. De ne pas avoir de relation avec mes parents vieillissants, qui ont des bobos de p’tits vieux parce que t’sais, j’ai pas de coeur, c’est bien connu.

Oui, j’ai encore du mal à faire le deuil des parents pas parfaits, pas même idéaux, mais moins centrés sur eux-mêmes. Plus ouverts d’esprit. Qui se préoccuperaient plus de me savoir heureuse que de juger mon choix de conjoint, ma façon d’élever mes enfants ainsi que ceux de mon homme a.k.a. celui que j’ai choisi avec ses rejetons.

« Ouin, moi, j’aime b’en ça te voir, t’sais, t’es ma fille, mais la fille de ton chum me gosse. On pourrait se voir sans elle? » Hey, quelle bonne idée! Je vais consciemment la rejeter de NOTRE famille parce que toi, mon parent qui a ben de la difficulté à aimer, t’as un peu de misère avec elle. Tu sais, tu devrais te donner le temps de la connaitre; tu verrais à quel point c’est une enfant lumineuse, vraie et heureuse. Mais non. Tu es trop occupé à ruminer ta merde, que tu n’arrives pas à gérer toi-même alors, tu préfères me la garrocher en pleine face. « Arrange-toi avec ça, ma fille. T’es brillante, tu sauras quoi faire avec MA détresse. »

Eh b’en non. J’en ai assez d’être le parent de mes parents. D’être plus mature qu’eux. De les excuser. De leur donner des passe-droits. De balayer sous le tapis leurs commentaires immondes sur mes choix de vie, sur ma famille et par prolongation, sur moi. 

Je fais quoi, maintenant? Quand la discussion calme à répétition ne marche pas? Je prends mes distances? En espérant quoi? Qu’ils comprendront?

Tout au fond de moi, j’espère encore qu’ils puissent comprendre, aimer, accepter. Mais je sais cette espérance vaine. Toxique pour moi. Dévastatrice.

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