Tout récemment, lors d’un souper chez de bons amis, le sujet « bébé » est venu, comme souvent, sur le tapis. Alors que j’expliquais à quelques-uns d’entre eux ma grande impatience et mes démarches actuelles en clinique de fertilité, en ostéopathie et en acupuncture, j’ai reçu leur réaction comme une claque en plein visage : « Voyons donc! Je vais te donner un cours de bio 101! »
Mon teint a dû virer au rouge, bleu, vert! Mettons les choses au clair : je sais comment se font les bébés. En fait, je sais probablement l’expliquer mieux que quiconque qui a réussi l’étape de la fécondation d’un coup de baguette magique (c’est-à-dire comme on voudrait tous le faire : rapidement, et sans trop y penser, en moins de six mois). Malheureusement, je fais partie du 16 % des couples qui échouent à concevoir un enfant après un an de tentatives.
Sachez donc que les bonnes intentions de l’entourage sont parfois lourdes à porter pour celle qui reçoit des phrases creuses à longueur de journée. L’excellente montée de lait de Geneviève Brouillette à l’émission Format familial exprime d’ailleurs bien comment je me sens actuellement. Comme il vaut mieux en rire, même jaune, voici les phrases que je préfère ignorer (#SansRancune) :
« Sois patiente, ça viendra ». Sérieusement? Avez-vous déjà espéré à chaque cycle, pendant des mois et des mois, voir un PLUS apparaître sur le bâton? Vous êtes-vous déjà ruinées en tests d’ovulation, tests de grossesse, hormones, rendez-vous? Si la réponse à cette question est non, c’est désormais défendu de juger ma (non-)patience. Si c’est oui, donnez-moi s’il vous plaît le nom de votre moine bouddhiste.
« Ma sœur, ma cousine, mon amie, elles… » C’est bien gentil de vouloir m’outiller dans tout ça, mais j’en suis à l’étape où je me fous pas mal de ce que le monde entier a fait pour que ça marche (ou pas!). Faut pas s’inquiéter pour mon coffre à outils; je fais TOUT ce que je suis en mesure de faire pour que ça fonctionne. Et me dire que « ma cousine, ça lui a pris cinq ans », ça ne m’aide pas du tout à rester zen.
Crédit : reactiongifs.com
« Arrête de te stresser » ; « Ça va arriver pendant tes vacances » ; « Lâche prise ». B’en oui. Fallait le dire que c’était moi la coupable, dans l’histoire! Quand j’entends celles-là, c’est immanquable, le p’tit hamster dans ma tête s’emporte : Qu’est-ce que j’ai fait de pas correct? Me semble que je ne suis pas si stressée? À quel cours de relaxation devrais-je m’inscrire? Et voilà ma grande amie culpabilité (merci d’ailleurs à ma collègue TPL Mom Anne Genest de m’avoir aidée à me sentir moins seule).
« C’est peut-être un signe (que tu dois avoir d’autres priorités, que tu dois te contenter d’un enfant, que tu n’es pas faite pour être maman, etc.) ». Non. Pas de signe là, désolée. Personne n’est en mesure de juger à ma place l’importance de ce projet de vie. Et non, adopter un chien ne remplacera pas le fait d’être une maman : j’ai essayé, t’sais!
« Au moins, vous pratiquez! » Sans commentaire.