Je ne vous dis pas le nombre de faces horrifiées que j’ai vu dans mon entourage quand j’ai dis, à 23 ans, que j’étais amoureuse d’un gars qui a trois ados. Deux jeunes adultes dans le lot maintenant même, pour être exacte.
J’avoue que parfois, j’ai eu envie de me lover dans leur effroi, me laisser bercer par leurs commentaires pas super sympathiques d’anciens ados badass, me consoler dans ma torpeur auprès de leurs appréhensions parfois trop véridiques.
Et je l’avoue, la première année de cohabitation a parfois été difficile. Surtout le mois où mon chum est allé travailler en Inde pendant cette année-là. Mais, oui maiiis, j’ai appris. J’ai appris sur eux, j’ai appris sur moi.
J’ai appris que j’étais au moins 2000 fois plus patiente que je pensais l’être, alors que je me pensais très patiente. J’ai appris à accepter le bordel incontrôlable, les « oups désolé j’y ai pas pensé » quand une chose qui devait être faite après 15 rappels ne l’était toujours pas, les portes débarrées, les lumières laissées ouvertes pour rien, le bruit dans la cuisine à 3 heures du matin, la vaisselle sale/moisie sous le lit, mon lunch pour le lendemain qui sert de midnight snack, et j’en passe…
J’ai surtout appris à les aimer. Avec leurs failles d’ados et d’humains, mais surtout avec leur humour, leur curiosité, leur intelligence. Parce que qu’est-ce qu’un tas de serviettes humides sur le point de moisir (à chaque semaine) quand on peut s’enrichir de discussions palpitantes et d’amouuur?
C’est beaucoup de positif pour tout le monde, vivre avec des ados. C’est riche des cerveaux de jeunes adultes, riche de naïveté, d’idées nouvelles qui ne sont pas encore trop salies par le quotidien de la vie d’adulte, d’envie de tout découvrir et d’exister très fort. Et c’est bon pour moi d’apprendre à laisser aller les choses que je ne peux pas contrôler, parce que même si je gueule, ça ne changera rien…
N’écoutez pas les gens qui vous disent qu’être le beau-parent d’un grand enfant, ça vaut rien. C’est différent, oui, mais c’est une belle aventure que je referais n’importe quand.