Chefs de famille : l’art de la conciliation cuisine-famille

Dans ma vie de nullipare, je recevais beaucoup. Je pouvais passer des jours à écumer les livres et les sites de recettes, à élaborer le menu et à mitonner des petits plats pour mes hôtes.
 
J’ai pas mal ralenti la cadence après la naissance de ma fille. Mon intérêt pour la cuisine est intact, mais je me concentre davantage sur nos repas en famille.
 
Si j’explique tout ça, c’est parce que je garde surtout de ma fréquentation assidue du livre Chefs de famille, ces trois dernières semaines, l’envie de lancer plus régulièrement des invitations. Tant pis pour la jolie nappe, tant pis pour les cinq services. Il y aura des jouets sur la table comme sur la couverture cartonnée de ce bel ouvrage. Il y aura des sparages et des aliments refusés, mais hé, ça arrive même à des pros comme Anne Desjardins et Marie-Fleur St-Pierre. C’est du moins ce qu’elles ont raconté à Clémence Risler et Emilie Villeneuve, qui ont recueilli les témoignages de chefs qui composent la première partie du livre.

Le découpage en chapitres participe aussi à l’esprit de convivialité qui se dégage de Chefs de famille : « Le brunch sans lendemain », « Le pique-nique à la bonne heure », « Le souper d’amis avec toute la smala »… Et bon nombre de recettes nourrissant 6, 8, voire 12 personnes, comme le jambon braisé que Danny St-Pierre nous propose de servir sur un lit de polenta.
 
On y trouve aussi pas mal de recettes déconstruites ou à choix multiples, comme la « salade niçoise en pièces détachées » et la « fiesta de tacos ». Le genre de formules qui marche bien avec les enfants, ravis de garnir eux-mêmes leur assiette.
 
Fournies par les chefs présentés en début d’ouvrage, par les auteures ou par la styliste culinaire Noémie Graugnard, les quelque cent recettes que le livre réunit ne sont pas compliquées. L’accent n’est cependant pas mis sur leur rapidité d’exécution et c’est à mon avis un bon choix. Parce que pour qui aime cuisiner, « prêt en trente minutes » n’est pas nécessairement un argument de vente.
 
L’ensemble offre aussi un juste équilibre entre ingrédients tendance (courge, quinoa, baies de goji, bacon) ou exotiques (zaatar, yufka, piment d’Alep) et recettes classiques (brioche, financiers, huîtres, mac’n’cheese). 

Ce qui m’a par contre manqué dans ce livre, c’est une note d’introduction à chaque recette. Pourquoi tel chef nous présente-t-il ce plat en particulier? Est-ce un gros hit avec ses enfants? Contient-il une astuce géniale, un mariage de saveurs incroyable et inusité? Bref, j’aime qu’on me convainque que je DOIS essayer la recette qui suit.
 

Heureusement, les photos lumineuses, vivantes et alléchantes de Cindy Boyce compensent. Elles donnent une envie irrésistible de mettre la main à la pâte et de convier les amis à partager le résultat. Même si on n’a pas eu le temps de faire le ménage.
 
Recevez-vous différemment depuis que vous avez des enfants?
 
 
Emilie Villeneuve, Clémence Risler et Cindy Boyce, Chefs de famille, Éditions Cardinal, 2015, 239 p.

*CONCOURS*
Pour avoir la chance de gagner votre copie de Chefs de famille, dites-nous comment se passent vos soupers en famille? Aimez-vous recevoir? Le tirage se fera lundi prochain.