Coupe coupe : parce qu’on continue de rire de nous…

Coupe, coupe, recoupe. C’est à se demander si d’emblée, on va offrir une vasectomie gratuite à tous les bébés garçons comme mesure d’austérité. Parce le gouvernement Couillard, il a l’air de trouver que ça coûte ben cher, la famille. 

Le projet de loi 28 est venu officialiser la modulation des tarifs en services de garde subventionnés. Pour certains parents, le tarif de leur place en service de garde subventionné vient de tripler, d’un coup. Le choc tarifaire se montrera le bout du nez lors du rapport d’impôt de l’an prochain. Préparez votre bas de laine moms and dads. Ne pas mettre d’argent de côté vous promet une grande surprise à la fin de l’année.

Expliquez-moi. Le ministère de la Famille exige maintenant aux familles « riches » (celles qui gagnent plus de 50 000$ par ménage) de faire leur part. Dites-moi, depuis quand une famille qui fait 50 000$ est devenue une famille riche? Un service de garde non-subventionnée coûtera donc moins cher à une grande majorité de parents québécois qu’une place subventionnée. Est-ce qu’il n’y a qu’à moi que ça sonne une cloche?

Pour calculer le montant que vous devriez mettre de côté de façon hebdomadaire afin de ne pas avoir de surprise à votre rapport d’impôt, c’est ici. 

Pour calculer le coût réel de votre service de garde, subventionné ou non, c’est ici. 

Le réseau des services de garde subventionnés québécois fait l’envie de bien d’autres états. Est-ce que le gouvernement en place y croit si peu qu’il est prêt à ce que le « privé » prenne toute la place? Veut-on tuer la garde en milieu subventionné, quitte à l’enterrer vivante? 

J’ai hésité longuement avant d’écrire ce billet. Je travaille dans le réseau des services de garde et doit, quotidiennement, gérer avec les compressions budgétaires qui ont été imposées dans chacune des organisations. Mais je suis également un père. Un père qui, de par son métier, devrait croire dur comme fer à la garde subventionnée.

Mais je suis un père qui voit le choc tarifaire arriver. Qui voit que de placer mes enfants dans un service de garde privé me coûterait moins cher. Qui placerait tout de même ses enfants dans un service de garde subventionné parce qu’il croit que la qualité éducative passe avant le prix. Un père qui revoit ses plans de famille nombreuse parce que l’austérité, t’sais.

Ajoutons à l’injure la situation des familles recomposées, monoparentales, et reconstituées qui devront prendre en compte le salaire du nouveau conjoint dans le calcul. Et ça me révolte. 

Le gouvernement Couillard tire à bout portant sur les organisations qui tissent le filet social. On vous en parlait ici, ici, ici, ici, ici, et ici… Ma collègue Caroline parlait, lors d’une conversation l’autre jour, du démantèlement programmé du Réseau public avec un grand R. J’ai trouvé que c’était une façon bien éclairée, mais aussi bien triste, de voir les choses. Vous comprendrez que je partage son opinion…

Entre temps, je pense tout abandonner pour m’acheter un Westfalia, élever mes enfants dans un champ avec un bas de laine plein de mes maigres économies sous mon matelas. 

Est-ce que les mesures d’austérité vous touchent? À quelle niveau et comment comptez-vous desserrer l’étau autour de votre gorge?