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S’cusez-la (moi) : parce qu’être non-mère, parfois, c’est ne pas comprendre.
Crédit: Anne Genest

Hu! Hu! Les mères, j’aimerais m’excuser. Pour tout ce que j’ai pensé (et dit) sur vous avant d’être maman.

Je vous ai jugées. Je ne vous connaissais pas.

Être mère, je n’avais aucune idée de ce que c’était. Pour moi, c’était beau (de loin), sur papier, dans les magazines que je feuilletais. Les mères avec leurs petits bébés faisaient de belles publicités (dans le calme de mon confort).

Je ne connaissais pas ma chance. Je pensais que c’était normal de se tenir informée, de cultiver son cerveau, de lire tout ce qui sortait, d’être à chacune des fêtes. 

Je ne pensais pas qu’on puisse manquer cruellement de temps. Et que ça se pouvait être dépassée, ne plus vraiment suivre l’actualité. Avec un peu de volonté, on devait y arriver, non?
 

Crédit : Anne Genest

Ces moms que j’avais connues super canons qui aujourd’hui avaient l’air maganées, sans maquillage, le visage fané. Je ne comprenais pas ce qui leur était arrivé. Je les trouvais négligées. Prendre cinq minutes pour se mettre du cache-cernes, c’est quoi?  #ShameOnMe

Pire, je ne comprenais pas celles qui perdaient le contrôle. Celles qui, par exemple, laissaient pleurer leur progéniture à l’épicerie. Faire le bacon pour une poignée de cochonneries, ça servait à quoi? Ces enfants-là, on ne leur avait pas appris à se tenir en public ? En soupirant, je me disais qu’un bébé pas dompté reste chez lui, that’s it! 

Des mères irresponsables, il y en avait partout. 

Celles qui n’habillaient pas leurs loulous adéquatement me donnaient le gout d’appeler la DPJ. Je ne connaissais pas le combat que nécessite l’installation d’une mitaine sur une main minuscule. 
 

Crédit : Anne Genest
 

Je ne comprenais pas non plus qu’une mom ait le goût (et le devoir) de sortir de sa vie toujours pareille. Ces mères fatigantes qui dans les cafés tentaient de calmer leurs bébés m’énervaient. Personne ne m’avait dit qu’une maman enfermée peut devenir coucou. Respirer, changer de décor, c’est vital (pour une maman aussi)

Lorsque je croisais des mères audacieuses qui traînaient leurs poussettes dans les festivals, je me disais : « hu! hu! ces p’tits-là ne dorment pas! Ce n’est pas bon pour leurs oreilles! ». Aujourd’hui, je sais à quel point c’est important de prendre un break sans avoir à se casser la tête pour trouver une gardienne.

Bref, j’ai jugé. Tellement jugé que j’ai peur de me tromper encore. Ça m’effraie de penser que je suis peut-être dans le champ sur un paquet de perceptions. Celles concernant des personnes âgées, par exemple. Mais ça, c’est déjà une autre histoire.

De quelle façon avez-vous déjà jugé les mères?

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