Parfois, je dois l’avouer, j’en ai marre. Je suis tannée, écœurée.
C’est que parfois, je n’en peux plus de la routine. T’sais, cette routine qui fait que d’avance je suis capable d’énumérer chaque action que je ferai dans la journée et quasiment à quelle heure et à la minute près elle surviendra? Cette routine qui souvent me réconforte, mais qui quelques fois me rend complètement folle.
Je sais ce qui arrivera aujourd’hui. Et demain. Et après-demain. #JourDeLaMarmotte
D’autres fois, c’est la pression que j’endosse qui pèse trop lourd sur mes frêles épaules. Celle de tout arriver à gérer en même temps, de ne rien oublier, que ce soit au boulot ou à la maison. Parce que tout le monde compte sur moi pour que tout roule comme si c’était facile, les deux doigts dans le nez.
La pression de faire un frère ou une sœur là, maintenant, à mon enfant unique. Comme si c’était aux autres de décider pour moi, pour nous. Cette pression qui fait hésiter, qui rend carrément incertain le fait que j’en aurai un autre finalement. Juste parce que.
Parfois, j’en ai assez de répéter cent fois les mêmes choses, les mêmes consignes sans être écoutée ni même prise au sérieux. Je sais que mon enfant me teste, mais ma patience connaît ses limites plus souvent qu’autrement.
Je suis donc tannée de devoir hausser le ton pour me faire comprendre. Chialer et crier, je n’aime pas ça. Soupirer tellement fort que les voisins peuvent m’entendre non plus. Est-ce que c’est moi qui demande l’impossible? Peut-être.
Parfois je n’en peux plus de ne pas dormir. Si au moins c’était à cause de mon enfant, mais non. L’insomniaque en moi côtoie le hamster sur l’acide qui a pris place dans mon cerveau. Ce maudit hamster qui n’arrête plus de courir et qui fait que des centaines dizaines d’idées à la fois prennent place dans mon inconscient et remontent jusqu’à moi. Ces idées qui m’accompagnent en rafale alors que je regarde les heures passer sur mon cadran.
Et là qu’est-ce que je fais? Je m’inquiète. Je m’en fais pour tout et tout le monde, sans penser à moi deux secondes. Parfois je m’inquiète tellement que ça me rend folle. Et quand j’en parle à d’autres, je me fais dire que je m’en fais pour rien. Fâchant.
Parfois, j’en ai marre d’avoir un patron qui ne comprend pas que mon enfant, aussi épuisant puisse-t-il être, est ma priorité. Même si j’aime ma job. Me sentir mal de partir du boulot parce que mon enfant est malade? Non, merci. Me faire demander de trouver un plan B, C, D pour rentrer travailler lorsque c’est le cas? Non plus. C’est pourtant ma triste réalité.
Parfois je rêve de tout sacrer là et d’aller vivre sur une île déserte. Mais je m’ennuierais beaucoup trop.
J’aime quand ça bouge. Pourtant ce n’est pas l’action qui manque à la maison.
J’aime relever des défis. Pourtant j’ai un terrible two à la maison, ça devrait me contenter.
Quand cette écoeurantite aiguë m’habite, je broie du noir. Heureusement (ou pas) je suis un grand livre ouvert et mon entourage est donc au courant de ce qui me dérange.
C’est à ce moment que je me lance dans l’écriture ou encore le magasinage. Parce que se vider le cœur sur papier ou dépenser ses émotions, ça fait du bien, t’sais. Un souper de filles, rire pour rien avec mon amoureux, un beau gros câlin de fiston, voilà des choses qui me font du bien. Qui font descendre d’un cran mon envie de pester contre le monde entier.
Parce que parfois, l’envie de tout sacrer là survient. Et qu’heureusement, elle repart toujours.
Est-ce que ça vous arrive d’en avoir assez? Que faites-vous pour que ça passe?