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Quand les blessures du passé influencent le présent.
Crédit: Trina Alexander/ Flickr

À toi, ma grande amie, mon éternelle ennemie.
 
À toi qui as si longtemps teinté ma vie des plus belles couleurs, qui a su chasser mes plus grandes peines et mes plus grandes peurs. Qui m’a fait sourire, rire et vivre comme peu de gens ont su le faire.
 
Toi, qui m’a dérobé mes secrets, mes espoirs et mes rêves, comme le ferait un voleur sans remords. Ton départ de ma vie, ce rejet inexpliqué, cet inconcevable abandon me suit pas à pas chaque jour.  Il me rappelle qu’une fois de trop, j’ai fait confiance et je n’aurais pas dû.

Jamais tu ne verras ma fille, cette adorable et innocente enfant que j’ai la chance d’avoir dans ma vie. Tu ne l’as pas vu naître ni grandir, tu ne sais même pas son nom. Des fois, j’ai envie de lui parler de toi. J’ai envie de lui dire que l’amitié, c’est ce qu’il y a de plus beau, c’est ce qui nous éclaire dans la noirceur et nous dirige à travers les tempêtes. J’ai envie de lui dire que notre famille, on la crée en s’entourant des gens qu’on aime, ceux qui nous font vibrer, ceux qui reconnaissent en nous ce que d’autres ne voient pas.

Et puis ça me revient, les souvenirs de cette dernière fois où je t’ai vue, cette fois où tu ne m’as jamais dit adieu et tu es partie, sans jamais te retourner.  J’ai peur, si peur de voir la prunelle de mes yeux s’attacher à des gens, comme je me suis attachée à toi. J’ai peur de la voir s’ouvrir au grand jour et tout donner à quelqu’un qui peut-être la brisera, la déchirera.

L’idée de la savoir souffrir comme j’ai souffert est indescriptible; je voudrais tout briser sur mon passage, je voudrais hurler aux gens qu’ils n’ont pas le droit. J’aurais voulu te hurler à toi, que tu n’avais pas le droit, que je valais plus que ça.
 
Si seulement ça n’avait été que toi, j’aurais pu me dire que tu étais un mauvais coup, une bad luck. Mais non, je pourrais écrire semblable lettre à tous les autres, tous ceux qui t’ont accompagné dans cette spirale où je devenais monstre, et vous, rois. Vous avez quitté ma vie du jour au lendemain, sans même me regarder, sans jamais m’expliquer.

Et toi, toi en qui j’avais tout misé, toi qui aurait dû être différente de tous les autres, qui aurait dû refusé de suivre et m’appuyer, tu ne l’as pas fait.

Je regarde ma fille s’entourer de ses trois meilleures petites amies, elles rient, elles s’aiment. Elles pleurent quand l’une d’entre elles n’est pas là, parce que le clan est incomplet, il manque un maillon.
 
Et j’ai peur pour elle, si peur que d’autres puissent être comme toi, comme vous.
 
 
Si peur qu’elle soit trahie…comme moi. 

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