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Les choses que j’aurais aimé savoir à propos des maladies mentales avant de tomber en dépression.
Crédit: carolanes/ Instagram

Je suis quand même chanceuse dans la vie parce que je vis bien avec la transparence. J’ai pas non plus beaucoup de filtres, ce qui a des bons et des mauvais côtés. Avant d’être en dépression, je ne pensais pas que j’avais autant de personnes dans mon entourage qui souffraient d’une maladie mentale. Finalement, en m’ouvrant aux autres, j’ai non seulement aidé des filles (et peut-être des gars, han!) à aller chercher de l’aide, mais ça a créé une certaine proximité avec les personnes qui souffraient en silence autour de moi.

Maintenant, je sais que dans mon entourage, il y a des bipolaires, des troubles obsessifs compulsifs, des troubles d’anxiété généralisée, des dépressions, des troubles de la personnalité limite and so on.

Par exemple, avant de tomber malade, j’aurais aimé qu’on m’explique des choses, même si certaines semblent obvious. J’vous en parle aujourd’hui :  prenez ça comme un petit guide pour l’entourage et les gens qui vivent pour la première fois une maladie mentale.

1. Même si tu SAIS QUE de cesser ta médication sans l’accord de ton médecin C’EST BAD, tu voudras arrêter tes antidépresseurs dès que tu vas sentir que ça va mieux : 

Un jour, je suis arrivée chez ma psy super confiante. J’y ai dit que j’étais prête à arrêter les antidépresseurs parce que ça faisait un mois que ça allait mieux. Elle est gentille parce qu’elle n’a pas ri de moi. Elle m’a plutôt expliqué que c’était justement le bon temps pour les continuer, question de réparer le plus possible mes neurotransmetteurs fatigués. J’ai des amies qui ont décidé de diminuer leur dose par elles-mêmes et ça n’a pas été la formule gagnante.

2. Il y aura du jugement surtout où tu ne tu y attends pas :

Je ne sais pas combien de fois j’ai entendu une de mes amies malade me raconter qu’elle s’était fait mettre en pleine gueule les solutions suivantes par une personne qui n’avait jamais vécu une maladie mentale :

  • Arrête de stresser, pour trouble anxieux généralisé et un trouble obsessif compulsif.
  • Ne pense pas à ça (ça étant se faire mal) à une personne avec un trouble de personnalité limite ou borderline.
  • Lève-toi le matin et penses à des choses positives, tu vas voir que ça va aller mieux aux dépressifs.

Je sais que ces personnes ne veulent pas mal faire, mais les maladies mentales sont assez complexes (voir le prochain point). Au pire de ma dépression, je me repassais les mêmes inquiétudes dans ma tête on and on jusqu’à ce que je parle à une psy et qu’on trouve des mécanismes pour m’aider à m’en sortir. Simple de même (avec un an de thérapie!).

J’ai de la famille et des amis qui m’ont jugée (t’sais, c’est être faible que de prendre le temps de se guérir d’une maladie, il vaudrait mieux se pousser à bout et se faire mal for real). J’ai aussi eu le droit à des « ta vie n’est pas si pire que ça. » Dans ces cas-là, je me gardais une gêne pour ne pas leur compter ma vie au grand complet.

3. Il faudra te battre contre ta maladie et les clichés qui viennent avec :

Être dépressive, ce n’est pas juste rester couchée dans le noir et pleurer. Ça vient avec une foule de symptôme comme des problèmes de concentration (ex : écrire ce texte = 4 heures de travail sans être capable d’écouter de la musique), une difficulté à faire des choix simples (ex : ça peut être aussi simple que de décider ou non d’aller à la toilette), un manque d’intérêt (ex : est-ce que je prends une douche ou je n’ai pas la force de le faire), etc. Ce sont des choses dont on parle moins souvent, mais qui affectent autant mon quotidien et les gens qui m’entourent.

4. Il n’y a pas de recette miracle :
 
Ça fait 3 ans que je suis en dépression. J’ai eu des périodes où ça allait mieux et d’autres plus creuses, comme présentement. Je suis au stade où je ne sais pas si je vais devoir prendre des médicaments toute ma vie. J’ai des amies pour qui le yoga a aidé, d’autres comme moi pour qui ça aide fuck all. Le best, pour moi, c’est de combiner une thérapie avec une psy et des médicaments, mais ça peut être autre chose pour quelqu’un d’autre. Le plus important, c’est de rester alerte à ses symptômes pour ne pas tomber trop bas quand ça arrive.
 
5. C’est pas obligé de le dire à tout le monde :

Je l’ai déjà dit, je suis assez open book dans la vie et ça fait mon affaire. Par exemple, je comprends que c’est pas tout le monde qui est à l’aise de parler de sa maladie mentale à qui mieux mieux. Quand j’ai fait ma rechute de dépression, j’en ai parlé à mes employeurs parce que je voulais qu’ils comprennent que mon travail était affecté par la maladie pour éviter une lecture différente des évènements de leur part.

D’un autre côté, j’ai des amies qui cachent leur trouble à leur famille, notamment parce qu’elles ne sont pas prêtes à expliquer le tout à tous. Le plus important, c’est de trouver des gens pour nous soutenir quand ça ne va pas et un professionnel à qui parler pour accueillir ce qu’on vit sans jugement.

6. Ce n’est de la faute à personne (surtout les post-partum) :

Ce n’est pas parce que les mamans en dépressions post-partum sont malades qu’elles regrettent leur choix et détestent leur bébé. Les enfants sont souvent la cause qui fait qu’elles vont chercher de l’aide. Il y a quelques semaines je voulais vraiment mourir parce que je souffrais trop. Je me suis arrêtée 5 minutes et j’ai pensé à ma fille (j’ai aussi relu un texte que j’avais écrit) et j’ai compris que je ne pouvais pas faire ça à mon enfant, son père, mes amis et ma famille. J’ai appelé la psychiatre et j’ai eu un rendez-vous d’urgence.
 
Qu’est-ce que vous trouvez le plus difficile dans une telle situation, mis à part la maladie elle-même?

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